Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée « Le Goût du Bonheur N°4 »

Cela faisait déjà pas mal de temps que nous nous étions donné rendez-vous, presque cinq mois! Lors de cette dernière rencontre, on avait décidé de limiter le nombre de bouteilles. Du coup, évidemment, pour cette nouvelle soirée, chacun a ramené une quille. Résultat : 11 références différentes prêtes à ravir nos palais!

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Comme cela devient une habitude, certaines dégustations ‘découvertes entre potes’ débutent la sélection non-officielle de cette soirée… un peu comme au festival de Cannes ! (Yes, j’ai réussi à la placer, celle-là !)

Alors dans le désordre : un cognac VT 56, deux Metaxa et un Depaz vieillissement maison 🙂

 

Antoine nous propose d’ouvrir nos papilles avec un Clairin Le Rocher (46,5%) dont le nez, minéral et fumé annonce une bouche portée sur l’alcool, fortement présent, enrobée d’une épaisse fumée. On est prêt pour passer en revue chacune de ces demoiselles, certaines ouvertes pour l’occasion.

Hardy XOHardy Tartane XO – 43%

Il est assez difficile d’annoncer proprement ce rhum : distillé sur le site de Saint-James, on ne connait ni l’âge, ni les fûts, ni s’il est représentatif des XO que monsieur Hardy produit.

Les jambes s’éveillent lentement, prenant leur temps pour apparaître et descendre grassement sur les parois du verre. Le nez est très doux, sur le sucre fondu, les fruits à coques et les fruits rouges dominés par la cerise qui contraste avec les quelques notes de sous-bois relevé dans les dernières strates.
La bouche quant à elle nous propose un boisé très puissant limite amer, le chêne est porté par du piment rouge. Après avoir laissé passé cette explosion, les noyaux cerises font leur apparition. C’est une belle découverte, qui mérite une belle aération.

Karukera millésime 1999 – 45%

Les jambes se forment lentement et se font assez discrètes. Elle annoncent un nez assez doux sur la fleur et les fruits blancs: c’est parfumé. La bouche quant à elle tranche vivement : de la poudre à canon sur un fond de boisé qui laisse penser plutôt à un résineux qu’au chêne habituel. La longueur en bouche est cependant assez réduite, ce qui nous laisse sur notre faim.

 

Papalin – 42%

Le nez est assez herbacé et annonce une bouche plutôt douce, sur le caramel et le chocolat, ponctué d’une pointe d’acidité. Les fruits sont de la partie et apportent leur exotisme aux arômes.

Un premier blend de Gargano très intéressant et qui permet de contenir les arômes extravagant du Caroni et de découvrir plusieurs facettes du rhum de mélasse. Une belle entrée en matière pour ceux qui veulent commencer avec ces produits atypiques. Avec un prix de sortie de moins de 50€ le rapport q/p était vraiment très intéressant, maintenant c’est une autre histoire…

Bielle millésime 2003 – 52,9% (brut de fût)

Démarrons le duel Bielle avec un des premiers qui a fait s’intéresser pas mal d’entre nous à cette distillerie : un millésime 2003 brut de fût pour lequel une bonne série de batchs ont été dépotés avec, à chaque fois, un degré légèrement inférieur (vieillissement oblige).

Au nez, on respire la fleur d’oranger portée par le boisé du chêne. La bouche est fruitée, les agrumes titillent le palais pendant qu’un discret boisé se fait sentir. Des notes végétales finissent par apparaître et la fin de bouche devient ensuite gourmande, sur le pâtissier.

 

Bielle 2009, cuvée de la Confrérie du Rhum – 52,3% (brut de fût n°101)

Le concurrent d’en face n’est autre que le dernier brut de fût de la maison, sélectionné par la confrérie du rhum. Ici ce sont en plus 4 single casks qui sont sortis et notre dégustation s’est portée sur le fût 101.

Un nez qui sent bon l’orange et le melon. Après une longue aération c’est le beurre qui fait son apparition. La bouche surprend par son côté très pimenté (presque alcooleux), un boisé assez sec et quelques notes de poudre à canon (haaa le fameux libé 2012 FP ^^). Après de longues secondes, on peut enfin apprécier le breuvage qui se fait plus rond avec une fin de bouche sur le beurre fondu.

L’Esprit – Travallers – 66,1%

Cette distillerie de Belize qui ne cesse de produire de beaux produits chez les IB (bon ok pas tous mais quand même) a cette fois été sélectionnée par L’Esprit pour une version anniversaire à l’occasion des 10ans de l’embouteilleur.

Malgré le wattage impressionnant, le nez est doux, sur le pain d’épices, les fruits et un léger coté floral. La bouche est assez boisée, ce sont les épices qui prédominent avec de la réglisse en premier plan avant les fruits cuits. La finale est assez bien longue et persistante avec l’apparition de fruits sec (noix).

 

Damoiseau 1995 FP – 66,9%

Vous l’avez compris les watts étaient bien présent lors de cette soirée (merci au taxi pour le retour d’ailleurs !). Nous changeons d’île avec la Guadeloupe et les fameux FP de chez Damoiseau. Un blend Agricole-Mélasse (80-20 si je ne dis pas de bêtises), distillé à 80% ABV et dépoté 15 ans plus tard à 66,9%… un vrai Full Proof quoi ^^

La robe est très grasse et acajou avec une belle brillance. Le nez est fruité (raisin), le boisé avec une petite amertume. Un léger solvant s’en dégage également suivi de notes de torréfaction et de caramel brûlé. La bouche est astringente, sur les fruits à coques. Une touche végétale et du cacao équilibrent l’ensemble. La finale est très longue sur le cacao, les fruits à coque et une pointe de menthol.

SMWS R11.2 Worthy Park – 57,5%

Cet embouteilleur indépendant bien connu dans le monde du whisky nous propose depuis un certains temps des « rum ». Comme pour les whisky, les numéro (11 dans ce cas), représentent la distillerie alors que le second (2) représente le numéro de l’embouteillage.

Nous sommes donc en face d’un rhum jamaïcain de 2000 et 7 ans d’âge. Tout cela étant bien clairement spécifié sur l’étiquette (c’est beau la transparence 🙂 ).

Le nez est assez doux et fruité (abricot), on retrouve du pain grillé, des fleurs blanches, une légère note d’olive et un côté plasticine « Play -Doh ». Pas d’amertume, de boisé ou d’esters exubérants mais un nez bien structuré qui laisse une belle promesse quant à la dégustation.

En bouche, l’alcool est présent un court instant afin de faire place à un fruité chaud et gourmand. Le pain grillé est toujours présent et les fruits (ananas et abricot) prennent la plus grande place.

La finale est douce, longue et fine avec un pointe de salinité.

SMWS

SMWS R7.1 Hampden – 54%

Toujours même embouteilleur, autre distillerie : Hampden. Ici nous sommes en présence d’un rhum de 2000 ayant subit un vieillissement de 16 ans et titrant à 54%.

Le nez est plus typique jamaïcain avec des notes d’esters, de solvant, d’ananas. Le tout est assez discret. La bouche est intense, assez ronde quand même, sur l’olive noire et l’ananas (comme le laissait supposer le nez). Les esters sont présents mais bien intégrés. Le tout est bien équilibré.

La finale est ronde et embaume l’ensemble du palais, des notes fumées apparaissent.

Hampden <H> 70ans Velier – 62%

Nous terminons notre soirée dégustation par un des meilleurs produits de la gamme 70ans Velier, cette gamme qui a fait couler beaucoup d’encre (tant par le nombre, la qualité et la rareté des bouteilles).

Nous sommes donc toujours chez Hampden avec un « rum » de 10ans du mark <H> (entre 900 et 1000 gr/HL en TNA) ce qui en fait un des rhum les plus aromatiques du moment (en tout cas sur le papier). Comme souvent chez Velier, ce produit est proposé sans réduction à 62% pour un millésime 2010 7 ans d’âge.

Au nez, les ester s’expriment pleinement, l’olive est bien entendu présente tout comme les fruits très (trop) mûrs. C’est concentré ! Un boisé légèrement astringent se libère. J’ai du mal à ne pas faire la comparaison avec un Grand Arôme de chez Savanna (le 9 ou 12 ans brut de fut).

En bouche c’est impressionnant: le fruité, l’olive, de la biscotte, le tout dans un nuage d’esters. On ressent bien l’influence du dunder. C’est bien fait, très aromatique : Woaw !

La finale est très longue et vous laisse ces notes de fruits et une partie des esters en bouche jusqu’au lendemain matin 🙂

Si vous avez aimé l’Habitation Velier HLCF ou les Grand Arôme Savanna en brut de fût, vous devriez adorer celui-ci!

Conclusion

Encore une belle soirée avec beaucoup d’échanges et de bons moments de rigolades comme on en a à chaque fois. On avait hésité à limiter le nombre de bouteilles mais finalement pour reprendre la citations du plus chevelu de nos membres : « Trop de bouteilles c’est le top ! »

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A bientôt pour une prochaine séance 😉

Événements

Rhum Fest 2018

RFP2018-min

Comme à l’habitude voici un retour concis sur la grande messe du rhum: Le Rhum Fest Paris. A la différence des autres années, aléa du calendrier et heureux événement personnel à venir, l’expérience ne se fera que sur une unique journée pour cette édition (et je suis déjà super heureux d’avoir pu y aller, ce n’était pas gagné de prime abord !). Une journée c’est court, le mot d’ordre fut donc : cap sur les nouveautés !

Malgré le nombre conséquent de produits dégustés, j’ai voulu être un peu plus complet que « j’aime/j’aime pas ». Néanmoins le palais étant de plus en plus anesthésié et le temps me manquant cruellement, les notes sont loin d’être précises et exhaustives. Je me suis donc limité aux principaux marqueurs qui me sont apparus. Comme pour toutes les autres notes, celles-ci ne sont que mon avis personnel 😉

Arrivé bien en avance afin d’éviter le souci de la file d’attente de la veille, je me retrouve le premier à pénétrer le lieu saint : les pavillons de dégustations ! Etant un peu déboussolé par cet espace vide qui s’ouvre à moi, je me dirige machinalement vers mes marques de prédilection afin d’avoir le temps de saluer tous ces grands noms du paysage rhumier avant que la foule n’arrive.

 

La Mauny / Trois Rivières

Commençons par le stand La Mauny et Trois Rivières sur lequel je retrouve Daniel Baudin. Après quelques mots et certains remerciements pour service rendu, nous débutons (surtout moi) les dégustations.

La Mauny VSOP (nouvelle facture) : Le nez est fruité (abricot) le boisé est discret. La bouche est ronde et bien équilibrée, le fruit ressort bien. Un très beau produit très fin (bien plus à mon goût que l’ancienne édition).

Trois Rivières Triple Millésime 1999-2000-2009 : Le nez est plus boisé que l’ancienne version, la bouche plus structurée, intense avec de notes de poivre. Toujours aussi intéressant même si différente de la précédente version.

Trois Rivières 2004 : Nous retrouvons les marqueurs typiques de la maison, les épices sont assez présentes. Un boisé plus discret.

 

Saint James

On passe en face pour se rendre chez St James avec le désormais habituel Stephen Martin toujours aussi passionné et passionnant.

St James XO : même si ce n’est pas une nouveauté, je n’ai jamais eu l’occasion de le déguster ; manquement maintenant résolu. Le nez est plutôt doux et rond. La bouche est gourmande et sur les épices. Un très bon rapport q/p. Je le classerais en entrée de gamme coté doux chez St James.

St James 2001 : Plus boisé, un peu d’amertume. Il s’ouvre bien avec l’oxygénation. Assez sec et boisé en bouche, la finale est malheureusement assez sèche et pas très longue. Je pense lui préférer son petit frère le 2000.

St James XO 2001

Le Single Cask 1997-2016 fera partie d’une prochaine comparaison avec son petit frère embouteillé en 2012 lors d’un futur post.

 

HSE

Restons en Martinique avec une des maisons les plus innovantes : HSE. Les salutations avec Cyril Lawson faites, nous commençons les découvertes.

HSE Blanc Parcellaire 2016 Canne Rouge :  Un rhum blanc à laisser s’ouvrir. Le nez est végétal, sur la canne et les fruits à chair blanche. La bouche est assez douce et sucrée, ronde et gourmande, épices orientales et une pointe d’agrumes. La finale est plus forale et sur de l’eucalyptus. Une belle innovation.

HSE XO Sélection Ducasse : enfin le temps pour moi de découvrir cette licorne. Le nez est rond et compoté, très fruité (marmelade d’orange). La bouche est premièrement légèrement fumée avec une légère astringence. Elle évolue pour devenir plus ronde et gourmande, on retrouve le coté fruits cuits dans un bel équilibre avec un boisé noble (bois de santal). Par la suite le boisé se mélange au piment et à l’écorce d’orange. Vraiment une très belle réussite, dommage qu’il soit quasiment impossible de mettre la main une bouteille.

Petit détour par JM où seul le 2005 m’était inconnu, Celui-ci est assez sec et astringent, plus rude et boisé que son prédécesseur le 2004 qui m’avait agréablement surpris.

Neisson

Arrivée chez Neisson où les bio sont de sortie ! Connaissant déjà l’Esprit bio, je me penche sur les 52,5% (les 2 versions étant présentes, c’est le moment de les comparer).

Au nez le bio est sur le fruit rouge alors que sa version standard est plus sur la canne fraîche. La bouche du bio est gourmande et plus sèche alors que l’original est plus floral. Difficile de choisir un préféré ; c‘est le prix qui fera pencher la balance en faveur de la version non bio.

Neisson 52,5% Bio

 

 

A1710

On passe chez A1710, où je n’ai pas reconnu Grégory Duval (désolé de ne pas t’avoir salué). Je m’intéresse principalement aux blancs. Après m’être remis en selle avec la Perle je commence les nouveautés :

La Perle Bio B59-566 (canne bleue) : Le nez est minéral et prometteur. En bouche c’est rond et doux avec des notes de poivre Sichuan. Une belle découverte.

La Perle Bio R579 (canne rouge) : celui-ci est plus monolithique, moins doux, plus astringent, il me sied moins.

Renaissance : On y retrouve plus le coté terreux et iodé qui me rappelle les anciennes cuvées.

La Favorite

Continuons notre tour de la Martinique avec La Favorite où je retrouve Franck et Emmanuelle. Après un accueil très chaleureux, on me sert le premier breuvage.

La Favorite 2009 Brut de Fût : Au nez assez boisé, sur la réglisse. La bouche est d’un beau boisé avec beaucoup d’épices (notamment du poivre). La finale revient sur la réglisse. Il m’a bien plus même si assez porté sur les épices.

La Favorite 2011 (en test) : Même essai que l’année précédente, c’est Emmanuelle qui a cette fois soutiré un échantillon de 3 fûts du millésime 2011 juste pour la famille de la Canne 2.0 . Le nez est enchanteur, doux, sur de la cire d’abeille et les fruits blancs. La bouche ne tient malheureusement pas ses promesses, trop acide, boisée et pas vraiment équilibrée. Dommage car le nez est vraiment très charmeur mais cela n’est qu’un rapide croquis ; on peut être certain que le produit final corrigera ces défauts.

 

Depaz

Terminons la dernière distillerie visitée de la Martinique : Depaz. C’est Benoit Bail qui nous régale cette année.

Depaz 2000 Brut de Fût : premier bdf pour Depaz. Le nez est compoté, sur les fruits rouges bien mûrs, des fruits sec (amande), assez pâtissier. La bouche est vive est boisée, bien structuré avec un peu d’amertume, du chocolat noir et de la boite à cigare. La finale est longue et fine.

Depaz 2000 bdf

 

 

Longueteau

Changement d’île mais toujours sur le vesou : La Guadeloupe. Commençons le périple avec Longueteau. Après avoir salué François, il me fait découvrir sa nouvelle gamme « Harmonie ».

Longueteau Symphonie : Le nez est sur le fruit à coque, légèrement boisé, un peu fruité. La bouche est ronde et douce. Je tablerai sur un ancien VS un peu plus âgé et complexe.

Longueteau Concerto : Le nez n’est pas trop boisé, bien fruité. En bouche on retrouve certains marqueurs de la précédente cuvée, c’est bien équilibré avec des notes empyreumatiques et un boisé plus présent. La finale est longue et posée.

Longueteau Prélude : terminons sur le plus jeune des 3. Le nez est sur la canne, un boisé assez fougueux. La bouche a une attaque vive, un boisé sec, pas trop fruité. Je ne peux m’empêcher de retrouver dans cette cuvée un semblent d’idée d’un certain profil de chez Neisson avec un rapport q/p intéressant.

Longueteau Harmonie

Damoiseau

Seconde Distillerie visitée de l’île : Damoiseau. On retrouve notre chère Clémentine toujours aussi souriante. Elle me propose ses quelques nouveautés :

Damoiseau 2007 : Petit frère des millésime 2008 et 2009, ce 2007 est vanillé et assez rond au nez. La bouche est fraîche, douce et légèrement épicée. Le TAV assez faible me laisse un peu sur ma faim. Ma préférence reste toujours le 2008 Subprime.

Damoiseau Concordia : C’est doux et rond, le bourbon donne de la gourmandise et en fait un rhum accessible en restant bien structuré. (PS : courage pour l’attaque du marché italien avec le nom de cette cuvée, Clémentine 😉 )

Damoiseau Statera : Plus boisé et plus sec que la cuvée précédente, on retrouve plus des notes de fruits confits et de noix.

Damoiseau Concordia Statera

Notez que ces 3 nouvelles cuvées sont des blends mélasse/vesou.

Après une rapide discussion avec notre chère Cat Arnold des Rhum Toucan et redégustation de son très abouti N4, je me mets en route vers l’île de la Réunion.

 

Savanna

Commençons par une distillerie qui me tiens fort à cœur : Savanna. Après les retrouvailles avec Noëlle et la rencontre avec Cécile, je me lance sur la nouveauté du salon: le blanc créol (agricole) 52%

Blanc 52% : Le nez est floral et végétal (on pourrait trouver certaines similitudes avec un clairin). La bouche est douce, légèrement lourde, des notes d’oranges et une légère note saline apparaît. La finale est longue est persistante. Une chouette première dans la grande cour des rhums blanc agricole.

Savanna Créol 52%

 

 

Rivière du Mât

Passons à la seconde distillerie dégustée de l’île : Rivière du mat. Connaissant une bonne partie de la gamme proposée, je m’arrête sur une quille inconnue :

Rivière du Mat 2003 Single cask : Le nez est pâtissier, sur les fruits murs et très gourmand. La bouche est boisée et vanillée avec un bel équilibre. Une finale longue et douce. Vraiment sympa mais impossible de retrouver les informations de cette bouteille sur le web (si quelqu’un en a je suis preneur !) .

Riviere Du Mat 2003 SC

 

 

Fousquare/Velier

Fin de la partie agricole (qui aura été 75% de ma journée), place à la mélasse. Débutons avec une grande distillerie : Foursquare (où j’ai eu la chance d’avoir les dernières gouttes des différentes cuvées)

Foursquare Premise : C’est doux, on ressent bien le sherry. La finale fait apparaître une légère astringence.

Foursquare Dominus : plus complexe que le précédent, fruité avec un bel équilibre. Un produit très sympa.

Foursquare 2005 : petit frère du 2004, on retrouve un boisé et une amertume, c’est complexe et demande un temps d’aération. Il a une bonne longueur.

Foursquare Premise Dominus 2005

Foursquare Principia : C’est doux et rond, gourmand. Pour le classer, je le placerai entre le 2006 et le Triptych.

Restons chez Velier avec 2 nouvelles références :

HV Last Ward 2009 : Le nez est légèrement fruité, avec un léger boisé. La bouche reste sur le boisé avec un équilibre pas toujours à mon goût. De mes souvenirs, je lui préférais le 2007. Un face à face est à prévoir.

Clairin Valval fût de Caroni : On retrouve la minéralité du Vaval, l’influence du fût est assez (trop ?) discrète, pas de marqueurs de Caroni. Je l’aurais aimé un peu plus marqué.

Foursquare Principa HW Last Ward 2009

 

 

Excellence Rhum

Passons à un autre embouteilleur indépendant : Excellence Rhum où Alexandre nous propose, cette année encore, 4 nouvelles sélections.

ER Foursquare : c’est rond, gourmand et assez complexe, comme on les aime chez Foursquare.

ER Fiji : Assez vif, une palette aromatique différente de ce que l’on connait sur Fiji. Il faudrait que j’y retourne.

ER Port Mourant : Un boisé bien intégré, de la vanille et un bel équilibre pour un Port Mourant.

ER Worthy Park : C’est rond, et doux. Le boisé est léger. Un Jamaïcain avec une belle typicité.

Excellence Rhum

 

 

Compagnie des Indes

Avançons maintenant de quelques mettre pour rejoindre cette fois Florent, le capitaine de la Compagnie des Indes.

CDI Fiji : Le nez est minéral et sur les fruits murs. La bouche est ronde et équilibrée. Agréable et plus dans l’univers Fiji que celui d’ER.

CDI Jamaïque Clarendon : Le nez est boisé, vif avec les marqueurs de la Jamaïque. La bouche est assez douce et bien ample. De mémoire j’ai une préférence pour l’ancien New Yarmouth.

CDI Venezuela (version à 58%) : c’est intense, avec des notes d’iode et de mélasse, le boisée est rond et pas piquant. Un rhum déroutant et intéressant.

 

 

Plantation

J’arrive tout doucement vers la fin de mon périple avec la maison Ferrant et ses célèbres Plantations. Cette année ce sont deux petites nouveautés de la gamme standard et deux avant premières gentiment dévoilées de derrière les fagots.

Plantation Péru : c’est rond, pas trop doux, bien ficelé mais malheureusement pas vraiment à mon goût.

Plantation Fiji : après le très bon extrême, j’attendais avec impatience cette version plus commune. Il n’est pas trop doux, avec une belle typicité. Des notes de fruits assez présent. Bien agréable.

Extrême N3 Jamaïque (Long Pond) HTC : Le nez est équilibré et agréable. La bouche est intense avec une belle complexité. Un très bon jamaïcain.

Extrême N3 Jamaïque (Long Pond) ITP : Plus boisé que son prédécesseur, des notes de tabac plus intenses et une finale plus longue. Une superbe surprise.

Plantation Extreme N3 Long POnd

 

L’Esprit

Place au dernier embouteilleur indépendant de la journée : L’Esprit qui nous propose 5 nouvelles sélections.

Blanc Martinique : Le nez est poivré et floral. La bouche est vive est se développe vers des notes poivrées. La finale est plutôt courte. Après pas mal de discussions on serait sur un distillat de la Favorite.

Esprit Jamaican : Au nez c’est gourmand, fruité. En bouche on retrouve des épices (cannelle) et des fruits mûrs.

Esprit Beenleigh : Le nez fait penser à un Foursquare avec un coté rond et gourmand. La bouche est d’un boisé fin avec des fruits confits et un bel équilibre. Un rhum de très bonne facture.

L'Esprit Beenleigh

PS : Les blanc Port Mourant et South Pacific ont été testé mais trop rude pour ma part, pas facile de s’y délecter et je ne sais toujours pas comment déguster correctement ces rhums (dilué, mixo, …).

En Conclusion

Fin de cette édition pour ma part, vraiment heureux d’avoir pu y participer. Quelques stands me sont passés sous le nez (Reimonenq, Bologne, Bielle) : on s’y attardera l’année prochaine. Des rencontres toujours enrichissantes même si très rapides cette année. Un peu de regret de n’avoir pas pu prendre plus mon temps pour partager avec les exposants et autres amis du rhum mais ce n’est que partie remise 😉

 

PS: Merci à Seb Seb pour les photos qui me manquaient

Les Amis des Amis du Rhum

Les amis des amis du rhum – La Barbade

« Brrrr qu’est-ce que ça caille ! »

C’est à peu près la phrase qui a animé l’arrivée de chacun des participants de cette nouvelle soirée des « Amis des amis du rhum ». Heureusement, notre programme était beaucoup plus chaleureux que l’air extérieur puisque la sélection du jour nous a envoyé vers l’île de la Barbade, au cœur des caraïbes.

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Passé l’apéro avec un planteur, certes frais, mais accueillant, nous attaquons la dégustation. A noter cependant, les notes ci-dessous sont le résultat des impressions de l’assemblée, ayant décidé de mettre en commun nos impressions pour ce compte rendu.

Saint Nicholas Abbey blanc – 40%

DEGUSTATION BARBADES_230218-8305Ce blanc, seul véritable blanc commercialisé à la Barbade, est réalisé à base d’un « sirop de jus de canne » fermenté et distillé en Pot Still à 100%. Ce sirop est en fait le jus frais qui est évaporé sous vide, permettant son stockage et la fabrication du rhum tout au long de l’année.

À la dégustation, le rhum exprime un nez surprenant pour des habitués de l’agricole : c’est végétal et floral à la fois. Les fruits sont présents aussi main principalement des agrumes, citron et mandarine en tête. Certains y retrouvent même de la banane plantain. La bouche est cohérente, avec une impression très pâtissière, comme si le rhum était beurré, voire crémeux. Les arômes sont de la même gamme que ceux du nez, sur le floral et les agrumes.

Saint Nicholas Abbey 12 ans – 40%

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Passons maintenant au même rhum, mais après 12ans de passage en fût ex-bourbon. La première impression est un « waouh » en voyant la carafe qui est juste magnifique, gravée de l’habitation et fermée par un beau bouchon en bois : c’est très réussi.

Au nez les premières impressions sont clairement pâtissières, accompagnées d’amande et de fruits confits. Celles-ci s’accompagnent, pêle-mêle, de vanille, de cassonade, de banane mûre et d’un arôme assimilé au solvant. Le verre vide apportera par la suite un net retour sur le tabac frais. Un bel ensemble en tout cas.

La bouche, passée une première attaque légèrement poivrée, part sur le beurre, cuit voire légèrement brûlé. L’impression générale est d’avoir un de ces chocolats au lait beurré/sucré à souhait (genre kinder). C’est doux et agréable, ça tapisse la bouche. En résumé : une bien belle découverte !

Mount Gay 1703 old cask selection – 43%

DEGUSTATION BARBADES_230218-8311Partons vers le sud de l’île pour passer à la plus vieille distillerie du monde, à savoir Mount Gay. Et pour découvrir cette maison, quoi que mieux que son fer de lance, la cuvée 1703, assemblages de rhums vieux de 10 à 30 ans. Notons qu’il s’agit là de l’ancienne version de la carafe, Mount Gay venant de modifier sa carafe et son contenu.

Le nez est enjôleur, très expressif, le premier nez est agrémenté de banane avant de partir sur la vanille, le toffee, avec juste un peu d’alcool mais rien d’excessif. On y retrouve également des notes de cire (celle qu’on applique sur les meubles,) mais pas « fraîche » à l’application, plutôt sur l’odeur du meuble déjà ciré.

La bouche, bien que reprenant les mêmes arômes que le nez, est plus courte et plus sage. C’est agréable mais ça manque un peu de longueur.

Cockspur VSOR 12 – 40%

DEGUSTATION BARBADES_230218-8312Nouveau changement de distillerie, même si on ne se déplace que de quelques kilomètres, direction la West Indies Rum Distillery (WIRD), dont le rhum le plus connu est ce Cockspur (pourtant pas très connu). WIRD a une gamme relativement restreinte et ce VSOR en est le fer de lance, malgré son positionnement tarifaire très intéressant.

Côté dégustation, le nez est plein de promesses : du boisé, de la réglisse, de la cerise noire, de l’amande amère aussi. Un nez qui sent bon la « grosse mélasse qui colle », si caractéristique de la région du Demerara, pas si lointaine que ça finalement.  La bouche est elle aussi bien riche, avec un mélange des arômes du nez mais marqués par un chocolat bien noir avec ce mélange d’amertume et d’acidité caractéristique. Malgré tout ça l’impression générale de la bouche n’est pas grasse et collante, elle serait même un peu fraîche. Un vrai coup de cœur général ce Cockspur !

Foursquare Triptych Velier – 56%

DEGUSTATION BARBADES_230218-8313Last but not least ; nous passons ensuite à la dernière distillerie de l’île que nous n’avions pas encore abordé : Foursquare. De cette distillerie sortent plusieurs marques différentes et nous aurions pu faire une sélection complète rien qu’avec ces références mais nous allons plutôt déguster deux références plutôt emblématiques de chez eux. Première référence, ce Triptych, fruit de l’assemblage de 3 millésimes, chacun vieilli dans un type de fût différent.

Le résultat est étonnant avec un nez très marqué par la poudre à canon. On y retrouve aussi des sensations de colle de contact et de glace rhum/raisin. En bouche, dès le début on part sur le vin cuit , avec une légère amertume, principalement au premier contact. Ensuite viennent les épices, le poivre et de nouveau cette poudre à canon. Les fruits ne sortent qu’en finale.

Foursquare 2004 Cask Strength – 59%

Passage ensuite à l’embouteillage « maison » de Foursquare avec ce 2004 brut de fût ayant passé 11 ans dans un fût ex-bourbon.

Le nez est enjôleur, sur la coco et la vanille. Un nez vraiment pâtissier qui donne envie d’y aller.  La bouche est bien plus marquée par les fruits avec des fruits exotiques et du zeste d’agrume. Viennent ensuite un mélange de fruits cuits et de vanille, un peu comme si on avait fait une compote d’ananas/lychee avec une gousse de vanille dedans.

Last Ward 2007 Habitation Velier – 59%

received_10155639584583173Nous terminerons cette belle soirée en retournant à l’ouest de l’île, chez Mount Gay, pour découvrir ce rhum issu d’une triple distillation. Un des derniers ayant été distillé sous le règne de la famille Ward.

Au nez nous partons directement sur de l’ananas bien mûr, avec juste une pointe d’acidité. Mes voisins retrouvent aussi de la levure de bière et même du bonbon à la fraise (avec la précision : « mais pas fraise tagada, plutôt lacet-fraise »).  La bouche rappelle les arômes du nez avec un peu moins d’ananas. Par contre on retrouve un petit côté terreux et cet arôme de bonbon fraise qui a viré en goût de bonbon « couilles de singe » (ceux qui ne connaissent pas, ça existe en bonbon et en liqueur et c’est censé être au goût cerise).

Conclusion

Voilà donc qui clôture en beauté notre voyage sur les terres de Rihanna. Ce périple nous aura entraîné dans chacune des distilleries de la Barbade et nous aurait fait découvrir toutes les facettes de cette île ancestrale du rhum et qui pourtant est en continuelle évolution.

Prochain rendez-vous des amis des amis du rhum ? Nous irons poser le pied sur la terre ferme du continent pour remonter le fleuve Demerara 😉

A bientôt !

 

Crédit photos: Michaël Muller, Cédric Lorne et Cédric Siperius

Dégustations de Spiritom, Rhums à l'honneur

Diamond & Versailles 1996

C’est en cette période de Noël que le Belgium Rhum Club a tenu à faire partager une partie d’histoire du rhum :

Tout ce qui va suivre a été rendu possible grâce aux démarches de Cyril Weglarz, Vincent Dufrane et Luca Gargano. En effet, ce dernier ne voulant pas que sa dernière référence DDL ne soit spéculée comme le reste de ses embouteillages Demarara sur le second marché, il a préféré ne la proposer en dégustation que lors de masterclass plutôt que de les mettre en vente normalement comme le reste de la gamme.
Mais après quelques années (pour les 70ans de la maison Velier), il a envie d’en faire profiter ses amateurs passionnés. C’est là que lui vient l’idée de ne les vendre qu’à différents clubs de dégustations ou amateurs chevronnés (à raison d’une bouteille maximum par client). C’est grâce aux démarches de Cyril Weglarz que notre ami Vincent a donc pu se procurer une bouteille de ce précieux breuvage et ce afin de le partager avec vous. Voilà pour la petite histoire de la bouteille.

Diamond & Versailles 1996

Passons maintenant à son contenu : un rum de Demarara Distillers Limited, blend de 2 alambics : un Coffey Still en métal (le Diamond S) et un pot Still en bois (le Versailles VSG) distillé en 1996 et assemblé avant la mise en fût. Dépotage des 2 uniques fûts créés en 2014. Durant ces 18 années, les anges ont « affoné » (oui, c’est vraiment le terme) plus 78% du précieux nectar ; ne permettant de sortir que 570 bouteilles au final, le tout en brut de fût à 57,9%.

Voici maintenant notre petite note de dégustation :

La robe est sombre et assez mate avec des reflets acajous.

Au nez, on retrouve le côté lourd du Demerara avec du café, les fruits blancs murs sont bien présents, des notes empyreumatiques toastées, du poivre blanc et de la cannelle. L’alcool ne se fait pas sentir du tout et le tout est vraiment bien équilibré. Avec de l’aération, le café laisse de la place à un boisé fin qui se marie à la perfection avec les notes de fruits.

La bouche est puissante (gardez en mémoire qu’il fait 57,9%), grasse et plutôt ronde. Les fruits rouges cette fois sont bien présents. Ceux-ci avec le léger boisé, des notes grillées, de mélasse et acidulées forment un tout bien équilibré. La fin de bouche évolue sur des notes plus sèches avec de la réglisse.

La finale est bien longue et persistante comme sur ce genre de produit avec de l’orange et une petite pointe de piment qui vous donne envie de retremper vos lèvres dans le verre …. Mais malheureusement, il est déjà vide 😥

Diamond & Versailles 1996

L’ensemble de la bouteille n’étant pas parti (oui, on a été sage, il reste quelques cl), le reste vous sera proposé en split par Vincent sur la page du BRC et ce au prix d’achat !

Stay tuned et joyeuses fêtes !

Les Amis des Amis du Rhum

Les amis des amis du Rhum – Bielle et Libération

Un mois s’est écoulé depuis la soirée jamaïcaine et nous voilà déjà pour la dernière soirée de l’année. Ce coup-ci, nous nous envolons sur l’île aux cents moulins et plus précisément dans les chais de l’habitation Bielle pour un petit duel entre la maison mère et l’annexe : j’ai nommé Rhum Rhum.

MarieGalante Line Up

Rhum Rhum (ou PMG pour Pur Marie-Galante) est un projet audacieux né de la collaboration en 2006 de Bielle, Luca Gargano et son ami Gianni Capovilla. L’idée est de créer un pur single agricole rhum. Les cannes sont donc les mêmes que celles de chez Bielle mais la fermentation se fait sur 7 à 9 jours (contre 48h pour Bielle) et le vin est distillé dans 2 alambics à repasse de type Muller (contre 3 colonnes Savalle chez Bielle). Pour le vieillissement, Bielle utilise principalement des fûts ex-bourbon alors que Rhum Rhum utilise des anciens fûts de Sauternes (Château d’Yquem), d’où la mention bois noble sur les étiquettes. Voilà pour la partie plus technique !

Passons à la partie dégustation avec, comme à l’habitude, 1 rhum blanc et 6 rhum vieux.

Rhum Rhum 56%Rhum Rhum PMG – 56%

Comme rhum blanc le choix s’est porté sur le Rhum Rhum blanc 56%. Le nez est iodé, végétal avec du poivre, légèrement « rocailleux ». La bouche est assez sèche et intense avec des fruits rouges. C’est en ti-punch qu’il se dévoile le plus avec une palette aromatique plus ample et plus parfumée.

Bielle 2006 – 42%Bielle 2006

Nous commençons les vieux est ce millésime 2006 titrant à 42% et âgé de 5 ans. Le nez est rond et fruité. On retrouve de l’amande et un léger côté vineux. Ensuite, c’est la fleur fraîche, le cacao et une pointe d’orange qui apparaissent.

Le côté pâtissier s’impose : très rond, chaleureux et gourmand, avec des fruits à chair blanche. La longueur par contre est un peu décevante.

Liberation 2012

Libération 2012 – 45%

Premier des trois libérations proposés pour la soirée, il est distillé en 2007 pour être embouteillé en 2012, soit 5 ans. Nous sommes donc sur le même âge (et à un millésime prêt) que la dégustation précédente. Le nez fait ressortir le Sauternes. C’est très rond, sur les fruits cuits (la poire) et un léger boisé. Avec de l’aération, c’est la poudre à canon qui s’impose : on se croirait en pleine canonnade d’un galion sur la mer des Antilles.

Les fruits confits sont vraiment présents, portés par une pointe de piment. Le boisé se fait sentir lui aussi, on perçoit même de la réglisse, comme si on avait un de ces bâtons dans la bouche.

Libération 2015 – 45%Liberation 2015

Cuvée 2015 avec un distillat de 2010 soit le même âge que la cuvée précédente. Au nez, le boisé se fait plus présent ainsi que les fruits exotiques. On peut y percevoir du sucre fondu qui fait penser à de la compotée de pomme.

En bouche, on est sur les fruits jaunes, dominés par la banane. Une belle longueur qui laisse en fin de bouche une sensation de caramel fondu qu’on avait deviné au nez.

 

Liberation 2017Libération 2017 Intégrale – 58,4%

Dernière de la soirée chez les Rhum Rhum, le Libération 2017 avec le même distillat que le 2015 (avec 2 ans de plus si vous avez suivi) mais en brut de fût cette fois. Le nez fait ressortir des fruits compotés, du vernis et on retrouve de la poudre à canon.

La bouche est explosive (on a du mettre le feu à la poudre, sans doute). Cette première bouche est rude, mais une fois cette explosion passée, on retrouve les fruits compotés et la canelle du nez, exacerbés par du piment.

Bielle 2008 40ème anniversaire – 53,4%Bielle 2008

Nous retournons chez Bielle avec ce millésime 2008 sorti pour les 40ans de la distillerie en brut de fût. Le nez fait ressortir des fruits blancs (melon Charentais qu’on a laissé prendre le soleil sur la plage arrière de la voiture en remontant du Sud) et agrumes (zeste de citron vert).

La bouche est toujours sur le fruit, avec des notes cacao. Assez complexe, elle demande de l’ouverture pour laisser apparaître des notes d’orangettes. Une bouche vraiment ronde et savoureuse.

Bielle 2007Bielle 2007 – 57,3%

Dernière référence de ce line up le brut de fût 2007 soutiré en 2014. Le nez est fruité sur la poire et la pêche, un léger boisé et un peu de toasté pour un tout bien équilibré. La bouche est plus explosive, l’alcool s’en ressent et les arômes reste toujours sur les fruits (orange-pamplemousse) avec des notes plus torréfiées. En finale ce sont des fruits cuits et du cacao qui se marient parfaitement.

 

 

Cette confrontation Bielle – Rhum Rhum était très intéressante. D’un côté un Bielle plus fruité et équilibré et de l’autre une extravagance bien différente des autres rhums agricoles avec des arômes bien trempés (boisé, poudre à canon). Hâte de pouvoir découvrir le prochain Rhum Rhum 2007 qui aura lui 10ans de vieillissement.

MarieGalante_ Line UP

En cette période de fêtes c’est avec une grande joie que le Belgium Rhum Club avait prévu une petite surprise pour les participants Pour les curieux, ça se passe par ici

Passez de bonne fêtes de fin d’année, on se retrouve en janvier pour un tour d’une grande maison martiniquaise familiale qui vient de fêter ses 85 printemps.

Les Amis des Amis du Rhum

Les amis des amis du Rhum – La Jamaïque!

C’est dans une ambiance décontractée sur fond de reggae mais sans les dreadlocks que nous nous retrouvons pour une nouvelle soirée dégustation des amis des amis du rhum autour d’un thème des plus alléchants : découverte des rums de la Jamaïque !

L’apéro donne directement le ton : le planteur habituel est remplacé pour l’occasion par un cocktail jamaïcain à base de Wray & Nephew overproof (63% d’ABV, ça annonce le niveau de la soirée) et de Ginger Beer fait maison -la recette est au bas de l’article pour les cuistots en herbe- avec quelques gouttes d’Angostura Bitter et/ou de sirop de gingembre.

Après cette mise en bouche, place au line up. Pour cette soirée jamaïcaine, notre hôte nous a fait voyager autour de cinq distilleries de l’île (qui en compte actuellement six) tout cela dans un ordre bien étudié pour correctement bombarder nos papilles d’esters.

 

Habitation Velier Forsyths WP 502

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Commençons avec l’Habitation Velier Forsyths WP 502 de la distillerie Worthy Park. Ce pure single rum signé Luca Gargano titre à 57% avec 502g d’ester. Le nez est très basé sur le solvant, les fruits frais (ananas), l’olive verte et le pain grillé. La bouche est lourde avec des fruits rouges mûrs et le foin qui se démarquent. La finale revient sur l’olive avec un côté salin. En ti-punch, le côté fruité de l’ananas ressort d’autant plus avec une gourmandise assez marquée.

 

Appleton 21 ans

Appleton 21

Après s’être sustentés, nous continuons notre tour de l’île avec la distillerie la plus connue: Appleton Estate.

Ce rum est un assemblage de distillats âgés entre 21 et 30 ans et titrant à 43%. Il est vraiment très ron(d), sur la vanille et légèrement sur les fruits à coque. La bouche est assez courte et sèche, toujours sur la vanille. Le verre vide fait ressortir des arômes de muscade. Il est assez déroutant pour un rum de la Jamaïque et je suis sûr qu’à l’aveugle j’aurais parié sur un ron.

 

Kill Devil Monymusk 2003

Kill Devil Jamaica 12ans

Cette version Monymusk (distillerie de Clarendon) de cette récente marque -embouteilleur écossais- est réduite à 46% et âgée de 12 ans. Le nez est très herbacé, avec de la fleur blanche (presque de l’ortie blanche un soir de pleine lune … , spéciale dédicace à Roger ^^) et tout en finesse ; il n’attaque pas les naseaux avec des esters plein la vue mais est bien frais, sage et bien ficelé ; cela me plait bien. La bouche reste sur le côté floral avec des notes de céréales et une finale longue et légère apportant une note d’amertume, de sucre brûlé.

 

Duncan Taylor Long Pond 2000

Duncan Taylor Jamaica 2000

Distillerie suivante et nouvel embouteilleur indépendant : Duncan Taylor. Le nez est sur le cuir, l’anis, un peu de mangue et de la Cranberry séchée. J’y retrouve également comme un vieillissement en fût de cognac et une note légèrement terreuse. En bouche, ce sont les notes de cuir et de réglisse qui prédominent avant de se terminer sur des arômes assez doux et équilibrés avec une apparition de fruits rouges.

 

Habitation Velier Forsyths 2006 <WPM>

Habitation Velier Forsyths 2006 WPM

Nous revenons chez Velier pour la version vieillie du premier rum. Cette version est âgée de 11 ans et titre à 58% pour un taux d’ester de 209gr/hlap. Le nez s’ouvre sur des notes de vernis, de fruits cuits, la banane (la peau ou flambée, selon votre convenance), des fruits à coque et toujours une petite note iodée. Au palais, le cuir se fait sentir, le bois noble (santal ?) et des fruits très murs. C’est lourd et ample avec une finale assez courte sur de l’olive.

 

 

Excellence Rhum Hampden 2000 LROK

Excellence Rhum Hampden 16ans

Nouvelle distillerie, nouvel embouteilleur (déjà lu ça quelque part ^^)! Ce rum de la distillerie Hampden – qui sortirait les rum les plus aromatiques de l’ile – a bénéficié d’un double vieillissement : tropical (20%) / continental (80%) pour un âge total de 16ans (je vous laisse faire le calcul pour les plus matheux d’entre vous) pour un degré de 54,6%. Le nez nous marque directement par ses notes beurrées, de banane, d’abricot et d’olive noire. Une belle attaque vive et fraîche vient envahir le palais, on y ressent du menthol, du foin, du sucre roux et de la banane caramélisée. La finale est marquée par une légère amertume boisée, une présence discrète d’olives noires et de foin.

 

Habitation Velier Hampden 2010 HLCF

Habitation Velier Hampden HLCF

Nous terminons notre tour d’horizon en revenant chez notre cher embouteilleur italien mais en restant sur la même distillerie que précédemment. Ce 6 ans d’âge vieilli exclusivement à la distillerie et titrant 68% nous envoie des esters : 550g/hlap ! Ce rum est fort concentré et il faut une bonne aération pour y discerner ses différents composants. Au nez, c’est gourmand et rond sur le solvant, les fruits exotiques (banane, ananas), un boisé cireux et du poivre. Il est acidulé, doux et rond. La bouche laisse apparaître de l’olive verte, un coté cuir et un discret fumé.

 

En conclusion

Nous avons, comme à chaque fois, passé une très bonne soirée en agréable compagnie. La sélection du line up était réussie et nous a permis de voyager dans les différents registres, si particuliers, des rums de cette île. Merci aux participants qui ont mis la main à la pâte (c’est le cas de le dire) pour le dessert, les photos, la musique et j’en passe. Je ne vous parle pas des duels qui ont eu lieu afin de récupérer les fonds de bouteilles !

On espère que les différentes distilleries commenceront prochainement à elle-même produire leur rum vieux afin de maitriser tout le processus de production (Appleton et Worthy Park le font déjà).

Vous pouvez maintenant reprendre une activité normale, on se retrouve début décembre pour une nouvelle B(i)elle soirée.

La recette du Ginger Beer : par ici 

Réservation pour la prochaine soirée : par ici

 

Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée « Le Goût du Bonheur » N°2

Quelques semaines après notre première soirée dégustation, nous re-voilà pour une nouvelle séance. Nous sommes cette fois encore plus nombreux, et je pense que nous avons atteint le maximum possible de participants pour une session.

Comme toujours, notre hôte nous reçoit chaleureusement et, à peine les 2-3 premières personnes présentes, l’ambiance est à la bonne humeur et au partage. Les dernières expériences, dégustations, informations et petites fioles fusent de tous les côtés ; le tout embaumé d’agréables effluves de rhum.

Une fois tous les participants présents, l’heure est à l’organisation de l’énorme (aussi bien en nombre de bouteilles qu’à la qualité de celles-ci) line up.  Nous n’avions en effet pas moins de 13 références à déguster lors de cette soirée. D’un certain point de vue, nous avons fait honneur aux 70 ans Velier, au vu du nombre de ses références présentes.

Afin de rester cohérents, nous avons regroupé les références du jour en 4 groupes : Les Neisson millésimés (3 références), les RhumRhum Libération (2 références), Les Foursquare et Barbade (4 références), et les hors catégories (3 références).

Les Neisson

Commençons cette soirée avec de l’agricole, et pas n’importe lequel, celui de la plus petite distillerie martiniquaise : Neisson. Pour ce groupe, nous avons eu droit aux millésimes 2004 (LMDW), 2005 étiquette rayée et 2005 étiquette blanche.

Les trois versions ont une robe assez similaire sur le doré et cuivré. Au nez, le 2004 est fruité (coco), avec des notes de cacao, un léger boisé avec une petite amertume (gentiane). La bouche est vive, sur la canne, poudrée (chêne neuf), une note de réglisse et de fruits jaunes (pomme, poire). La finale est longue avec une note boisée, réglissée et une pointe de muscade.

Le 2005 Rayé a un nez plus timide sur les mêmes tonalités, avec un fruité plus sur la pomme. La bouche est plus fine, on retrouve le cacao et la réglisse mais également des agrumes ainsi qu’un soupçon de piment. La finale est quant à elle plus mentholée.

Passons au 2005 étiquette blanche ; au nez nous retrouvons presque l’identique que la version rayée avec, en plus, des fruits secs et une présence d’agrumes accentuée. La bouche et la finale sont plus sur le boisé et les agrumes, plus vives moins fines et complexes que la version rayée.

Les Libération

Restons toujours sur du vesou mais cette fois-ci de Marie Galante et les fameux RhumRhum Libération. Fruits du travail conjoint de Mr Gargano et Maître Capovilla dans le domaine de Bielle. Pour ce groupe, nous avons le Libération 2010 et le Libération 2012 Full Proof à déguster.

Teneur en alcool oblige, nous avons démarré par la version 2010. Un nez assez terreux avec de la résine, du cacao, de la craie et du fruité assez original pour un rhum de vesou. La bouche est fruitée, très ronde, avec une finale douce, fruitée et fraîche.

Sa grande sœur, la version 2012, est totalement différente (notez que nous avons dégusté la version intégrale à 59,8%). Au nez c’est la poudre à canon et la réglisse qui dominent ; viennent ensuite les agrumes et le gingembre. La bouche est évidemment moins ronde que le 2010 mais toujours aussi présente sur les fruits (agrumes et sherry). Le souffre et la réglisse du nez viennent compléter l’ensemble. La finale est extrêmement longue et fruitée.

Les Foursquare et Barbade

Comme c’est le sujet du moment sur la plupart des forums, nous ne pouvions passer à côté d’une série de dégustation Foursquare. Avec pour ce groupe : Rabbie’s Rhum, Foursquare 2006 Velier, Foursquare Triptych Velier et Foursquare 10ans Blackadder.

Le Rabbie’s Rhum est un single barrel de la Barbade (West Indies) de 16 ans d’âge titrant à 57,6%.  Le nez est assez déroutant ; on retrouve principalement des céréales et un léger tourbé. Sans voir la bouteille nous étions plusieurs ne pas penser à un rhum mais à un whisky. A côté de ces arômes viennent un fruité et une petite minéralité. La bouche suit le nez avec toujours les céréales, un coté fumé et fruits très murs (banane) à la manière de certains jamaïcains.

Viennent ensuite les 2 Foursquare Velier. Comme précédemment, nous commençons par le Triptych au vu de la différence du degré d’alcool. La bouche est très ronde, le fût de madère y est clairement pour quelque chose. Les fruits rouges et un côté végétal se font sentir. Le tout est bien équilibré. La version 2006 est plus exubérante avec un côté plus pâtissier, un fruité (banane) et plus de peps.

Nous terminons cette série avec le Blackadder Foursquare 11ans 2004 à 62%, un nez assez rond de la mélasse pâtissière, un nez vraiment prometteur. En bouche, on retrouve un rhum très bien fait, assez vif en première bouche, des marqueurs typiques de la Barbade, épicés et complexes. La finale est longue et assez sèche et nous attire à y replonger nos papilles.

Les Hors catégorie

Après ces 9 première dégustations, nous étions déjà bien, mais c’était sans compter la venue de superbes références gracieusement partagées par leur propriétaire. Commençons la série par le Damoiseau 1980 (version damoiseau) à 60.8%.

Ce rhum est vraiment déroutant, produit à base de mélasse et de vesou. Nous retrouvons ces 2 marqueurs directement au nez, la canne fraiche et de la mélasse caramélisée, le tout suivi d’une petite pointe d’amertume. En bouche, l’alcool est bien présent mais se fait rapidement oublier. C’est très fruité (compotée et fruits jaunes), fruits à coques avec une fin de bouche sèche et une petite astringence. La finale reste sur les fruits avec une touche mentholée.

Pour continuer dans la lignée des Velier, le suivant nous vient tout droit de Mr Gargano et du Demerara : Le Enmore 1995. Le nez est étonnamment doux, sur la mélasse, un petit côté hydrocarbure. La bouche est ronde, sur les épices, beurre de cacao, orange amère avec une petite pointe salée et d’acidité. L’alcool est superbement intégré. La finale est évidemment très longue

Le dernier monstre de notre soirée nous vient aussi d’Italie : le Hampden Wild Parrot de Stefano Cremaschi. Le nez est fabuleux, très aromatique sur les marqueurs typiques Hampden. La bouche est superbe avec un fruité exotique (ananas, banane), un peu épicé (cumin, curry) ainsi qu’un léger tourbé.

Voilà qui termine cette superbe soirée, en plus des notes ci-dessus, c’est surtout l’ambiance et l’échange avec des passionnés qui nous a ravis une fois de plus. Promis, on se retrouve après les vacances 😉

Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée « Le Goût du Bonheur » N°1

Cela fait déjà quelques temps maintenant que nous avions envie de nous retrouver entre amateurs avertis afin de mieux se connaitre et faire découvrir certains de nos délicieux nectars à nos confrères Wallons. Car mis à part les dégustations à Incourt organisées par Cédric, notre jeune province est dépourvue de club de dégustation. Cela a mis un petit moment afin de réunir tout le monde et de trouver un lieu adéquat. C’est donc chez notre ami et caviste préféré de Nivelles que nous nous sommes retrouvés tous les huit pour notre première session. Voici donc un petit retour sur cette belle soirée pleine de découvertes.

Le principe pour cette première soirée était que chacun apporte une bouteille intéressante de son choix. Lors de cette session, c’est davantage le rhum agricole qui a été mis en avant.

La Mauny Très vieille Cuvée

Entrhums_La MaunyAncien embouteillage La Mauny. Un rhum vieux de 10 ans, vieilli en fût de chêne. Nous sommes devant une robe cuivrée avec des jambes fines et collantes, cela promet donc une texture intéressante. Le nez est boisé au premier abord et vire ensuite sur le  fruité (orange), la cannelle et le tabac blond. En bouche, nous retrouvons ce côté boisé. Viennent ensuite des notes plus piquantes (poivre, piment), moins fruitées que le nez ne le laissait penser. Le menthol fait légèrement sont apparition en fin de bouche. La finale est sur la canne avec des notes de vanilles assez longue.

Après ce premier rhum, nous avons fait découvrir un échantillon du nouveau La Mauny 2005 cuvée confrérie pour lequel nous avions déjà rédigé une note de dégustations ici.

La Favorite Millésime 2008 Fûts 2 et 8

Entrhums_Degustation Croisee_La Favorite Millesime 98_La Favorite nous revient avec de belles nouveautés : Blanc bel’air, Privilège 1999 André Dormoy et ce millésime 2008 mis en bouteille en 2016 à 44,7% pour le fût 2 et 44,5% pour le fût 8. Maximum 250 bouteilles disponibles pour chaque fût (10 fûts devraient voir le jour au total).

Commençons par le fût N°8 : la robe est assez sombre avec de jambes fines. Le nez est fruité, rond, sur la canne et l’amande. La bouche est intense sur les fruits rouges; on ne s’attendait pas à une telle intensité de la part de la Favorite (une réelle rupture avec les cuvées Flibustes et ancienne Privilège). La finale est par contre assez courte, un peu plus de longueur aurait été bénéfique pour une bouteille de cette gamme.

Pour le fût N°2, le nez est directement plus sec. la bouche toujours intense et ronde mais davantage boisée. La finale nous a semblé très légèrement plus longue.

Il faut noter que le fût N°2 a été ouvert sur place alors que le fût 8 avait été ouvert depuis longtemps, le niveau de la bouteille a donc donné une belle oxygénation à ce dernier comparé au fût N°2.

Neisson 12 ans 2000

Entrhums_Neisson 12 ansCe Neisson (non commercialisé) provient d’un échantillon fourni par la distillerie pour un salon. Il s’agit du 15 ans d’âge, soutiré 3ans avant la mise en bouteille officielle.

Le nez fait ressortir des notes de noisettes, de fruits et une légère touche de vanille. La bouche suit fidèlement le nez mais nous a semblé moins douce que les autres références de la gamme (notamment le XO et cuvée 3ème millénaire). La finale manque de longueur également.

Au final, nous avons à faire un bon rhum, mais pas encore fini. Nous comprenons la raison des années de vieillissement supplémentaires afin qu’il s’exprime plus amplement. Une dégustation face à face avec le 15ans (batch 2015) devrait être fort intéressante.

Saint James 1974 (non millésimé)

Entrhums_Saint James_1Cet ancien rhum vieux Saint James a été produit en 1974 et titre à 47%. Ce rhum se distingue des rhum Saint James actuels par une méthode de production différente. Cela lui confère des arômes plus prononcés.

Premièrement, la robe est étonnamment claire avec des jambes légère. Le rhum ne doit pas être très âgé, on lui donnerai entre un 3 et 4 ans. Le nez fait ressortir des notes de fruits (ananas), de cuir, réglisse et un marqueur que l’on ne retrouve pas sur les rhum agricole actuel : le vernis. La bouche est sèche, avec  des notes pâtissières et banane, un peu caramel et se termine sur des marqueurs boisé, cendré et de tabac. La finale est malheureusement courte ce qui, combiné à la bouche sèche, nous oblige à reprendre une gorgée.

HSE 2007 brut de fût confrérie du rhum batch 1

Entrhums_HSE Confrerie du rhumPremière version du HSE confrérie du rhum et premier brut de fût de HSE. Ce rhum a été mis en fut en 2007 et soutiré en 2016 à 52,2%. 800 bouteilles de 50cl ont été produites.

La robe est cuivrée, Le nez est assez rond, fruité (sur la banane), un peu boisé et une légère vanille apparaît avec le temps. L’alcool ne se fait pas sentir. En bouche on retrouve les marqueurs de HSE mais plus sec avec des notes de fruits rouge, assez tanniques, et de fumée. La finale est assez longue, fruitée et légèrement sèche voire un peu amère.

Nation Rare Rhum Savanna 10 anssavana.jpg

Fabio Rossi continue sa série des Rare Rhum avec ce Savanna intense (à base de mélasse) 10ans (2006 -2016) titrant à 54,2% fut 674. Notons qu’il existe un autre Savanna 15ans à 52,8%.

La robe est soutenue avec des jambes épaisses et lourdes. Le nez est assez vineux comme s’il y avait une finition Porto (ce qui ne semble pas être le cas) avec des touche balsamiques. la bouche fait ressortir des arômes de fruits sec tout en rondeur et gras. La finale est longue et tannique avec un léger boisé.

_DSC3985Bielle 2010 60 ans LMDW

Sorti pour les 60 ans de La Maison du Whisky, ce Bielle 2010 est un 5 ans d’âge titrant à 56%. 1200 bouteilles ont été produites.

Le nez est assez déroutant : des notes de fleurs blanche, légèrement fruité mais surtout des notes de souffre et de poudre à canon. La bouche suit cette même tendance avec une explosion d’arômes: poudre, fruits murs (passion) et chêne mais avec un alcool bien intégré.

Velier Caroni 1994 Heavy Rhum

Caroni, la distillerie fermée depuis 2001 avec ses rhums aux arômes si particuliers (hydrocarbure), nous est présentée ici via un des meilleurs embouteilleurs : Velier. Le rhum entièrement vieilli sur place a été mis en bouteille en 2011 avec une réduction à 52%.

La robe est cuivrée avec des reflets acajou, on peut apercevoir un léger disque se dessiner. Le nez fait principalement ressortir des notes de caoutchouc et de fleur blanche. Nous sommes sur des marqueurs typiques Caroni. La bouche confirme le nez, nous retrouvons le caoutchouc et fumé avec une fraîcheur herbacée qui équilibre l’ensemble. La finale est extrêmement longue sur des notes de fumée et de menthol.

Voila qui conclu cette première soirée dégustation. Le niveau était bien au rendez-vous, avec de très belle découvertes gustatives et de belles rencontres. Merci à notre hôte pour son hospitalité. On se retrouvera surement prochainement pour une seconde session.

Événements

Rhum Fest 2017

Après deux réactions à chaud de cette éditions 2017 du Rhum Fest Paris, voici un article plus complet sur ce formidable salon à Paris, qui est devenue, le temps d’un weekend, la capitale européenne du Rhum. Dans cet article, nous essayerons de vous faire revivre notre séjour tel que nous l’avons vécu. Les notes de dégustations ne pourront donc pas être exhaustives, vu le nombre important de produits dégustés, et à l’environnement loin d’être idéal pour décortiquer tous les profils des produits proposés.

Nous espérons néanmoins que ces ébauches de dégustations vous donneront envie de découvrir plus profondément ces produits. Nous détaillerons ces produits par maison et nous avons mis la priorité sur les nouveautés.

Trois Rivières / La Mauny

Trois rivières ambré single malt finish 40%

Pour cette nouveauté, Daniel Baudin a voulu répondre à une demande existante sur des rhums jeunes mais avec des profils aromatiques différents. Cela nous a instinctivement fait penser au La Mauny Heritage (un ambré avec finition porto) sorti l’année passée. Ce rhum a donc séjourné 12 à 18 mois en fût de Bourbon et 6 mois en fût de Single Malt de la maison Rozelieures. Ce rhum sera disponible exclusivement en grandes surfaces.

La robe est étonnement claire et légère. Le nez et bouche sont sur le même acabit, assez léger avec cette point de malt tourbé qui ravira les amateurs. La finale est courte et légèrement sèche. Ce rhum est davantage un rhum de cocktail qu’un rhum de dégustation, il devrait faire des merveilles en Old Fashioned.

Trois Rivières 12ans 42%

Celui-ci n’est pas une nouveauté pour nous, mais nous aimons nous y replonger. Au nez, les épices sont assez présentes, les fruits rouges et un léger boisé. La bouche est assurément douce, ce léger boisé caractéristique de la maison est toujours présent et on y retrouve aussi la compotée, associée à du tabac blond.

Trois Rivières 2000 42%

Nous connaissons l’ancienne version, le millésime 1995, que nous avons adoré. Nous avons donc beaucoup d’espoir dans ce millésime 2000. Le nez est sur les fruits secs et le boisé. En bouche on retrouve en plus un léger poivre et une note d’abricot. Il reste dans la continuité de son prédécesseur mais nous semble moins harmonieux. Une petite préférence pour le 1995.

Trois Rivières Oman 42%

Bien que beaucoup d’amateurs aient eu l’occasion de la découvrir, le public belge a eu très peu l’occasion de le retrouver lors d’événements. Au nez, on retrouve des notes épicées et boisée de Trois Rivières, un peu de cacao, de fruits rouges, le tout avec une grande intensité. La bouche est toujours sur les épices principalement la cannelle, le boisé et est assez explosive. La finale est légère et fine avec une note torréfiée de cacao. Un rhum que vous allez soit adorer, soit détester, tellement il est porté sur les épices. Il demande également à s’ouvrir, chose que nous n’avons pas eu le temps d’expérimenter lors du salon. Une note plus détaillée sera présentée dans le futur.

La Mauny Acacia 50%

Passons maintenant à la maison sœur avec sa nouveauté : La Mauny Acacia. Ce rhum est un rhum blanc 50% qui a passé un très court séjour (2 semaines) dans des fûts d’acacia. La robe est brillante et très légèrement jaunie, on dirait presque un blanc cassé. Le nez nous apporte des notes vanillées et de levure en plus de la canne fraiche. La bouche est douce et ronde avec un profil d’acacia qui apporte une vraie plus-value. Un de nos coups de cœur du salon.

HSE

Passons maintenant à la maison HSE avec trois nouveautés présentée lors de ce salon. Comme toujours les intervenant sont d’une grande qualité et Cyril Lawson fidèle à lui-même. C’est essentiellement SpiriTom qui s’est chargé des notes.

HSE voyage des Imaginaires « Federica Matta » 40%

Rhum ambré de 12 à 18 mois. L’ensemble est assez léger sur le raisin, la poire et une légère note de vanille. Malheureusement l’alcool est assez présent et ne permet pas de vraiment l’apprécier en pure dégustation. Il devrait très bien passer ti-punch (ou « ti-sous-bois » ^^).

HSE RagTime 40%

Dernier-né de la marque, le petit frère du Black Sheriff, bien plus léger que son aîné avec des notes de vanille et un petit boisé. Il pourra servir de base en Old Fashioned (bien que j’y préfèrerais  le Back Sheriff) ou pour tout autre cocktail.

HSE Marquis de Terme 48%

Le dernier-né dans la série finitions du monde, un vieillissement de 10 ans en fût de bourbon et une finition de 18 mois en fût de bordeaux Château Marquis de Terme. Le nez fait ressortir des notes de caramel, fruits rouges et boisé. La bouche est assez tanique, ronde et gourmande et une pointe de réglisse. Certains trouverons le finish trop présent (au même titre que pour le Sauternes) mais personnellement ce côté tannique m’a bien plu.

Clément & J.M.

Continuons notre tour de Martinique (nous aimons décidément bien le rhum agricole…) avec les charmantes hôtesses de chez J.M. et Clément. Nous avons également pu apercevoir Dominique qui nous semblait fort occupé.

Clément colonne créole 49,5%

Bien que ce blanc colonne créole de chez Clément ne soit pas une nouveauté, nous n’avions jamais eu l’occasion de le découvrir. Pour rappel ce rhum est distillé dans une petite colonne créole. Au nez, nous retrouvons des épices, du poivre avec pas mal d’alcool. La bouche est lourde avec une brève apparition de la canne, un peu épicée, très sèche et terreuse.

Clément 10 ans et 15 ans 42%

Une petite comparaison des deux plus vieux de la gamme standard s’est proposée à nous (et comment refuser cette si belle proposition). Le 10 ans a un nez faisant ressortir la boite à cigares et fruits secs. La bouche est davantage sur le cuir, suivent ensuite des notes torréfiées, de fruits murs (orange) et de tabac. Le 15 ans est quant à lui plus fumé, assez rond en bouche et épicés (notamment de la cannelle et la réglisse). La finale est plus longue. Les deux produits sont une belle réussite mais notre préférence va au 10 ans.

J.M. 2004 46,3%

Passons maintenant à la maison sœur : J.M. Après s’être remémoré le XO, nous avons découvert ce nouveau millésime 2004 10 ans d’âge. Le nez est doux, sur la vanille, on retrouverait même un côté bonbon arlequin. La bouche est toujours sur la vanille douce, moins bonbon et n’a pas le côté astringent qui me dérangeait dans le VSOP. La finale est longue avec une note douce de cassonade. Vraiment un très bon produit, un coup de cœur également.

J.M. 2000 47,2%

Passons au grand frère du 2004, le millésime 2000 15 ans d’âge. Le nez n’est pas très expressif (sur un léger boisé, un peu d’orange, légèrement végétal et une touche poivrée) et nous n’avions pas le temps de le laisser s’ouvrir un quart d’heure comme cela devrait être fait. En bouche nous retrouvons le cuir, le tabac blond, une légère vanille et un peu de boisé. La finale est assez sèche avec une petite astringence. Nous pensons qu’il nous faudrait le redécouvrir dans de meilleures conditions afin de découvrir tout son potentiel.

J.M. 1845 42%

Au même titre que les clément 10 ans et 15 ans, celui-ci (sans être une nouveauté) nous était inconnu. C’est un assemblage de rhums d’au moins 10 ans vieillis en fût de chêne. Le nez est assez boisé, viennent ensuite des fruits mûrs (banane) et finalement une petite touche de vanille et de menthe. La bouche fait ressortir une acidité (comme sur le VSOP), du fruité (pomme et prune) et un boisé tanique plus présent. La finale est longue, pâtissière et davantage sur les épices (amande).

Saint James

Passons maintenant à l’une de nos maisons préférées : Saint James. Stephen Martin nous ayant directement reconnu, nous commençons la discussion, celle-ci nous amène (après une mise en bouche avec le 12 ans) à découvrir une des plus belles perles de ce salon : L’Essentiel. Ce rhum titre à 43% et est un blend de trois millésime : 1998, 2000 et 2003. Au nez, on retrouve les marqueur typiques Saint James : le boisé, les épices de cannelle sont présents ; l’orange et le pruneau suivent. La bouche est d’un très bon équilibre avec ce boisé ; ces notes empyreumatiques de torréfaction (cacao et tabac blond) et un peu de tanins. La finale est longue, toute en subtilité, sur le tabac et les fruits rouges. Un très bon produit qui est le coup de cœur de beaucoup d’entre nous (il a notamment reçu le prix spécial du jury du salon). Pour ceux qui aime la gamme aromatique standard de Saint James standard (7, 12, 15 ou les single cask), on ne peut que vous recommander celui-ci.

Depaz

Nous arrivons chez Depaz, qui honnêtement est une maison que nous ne connaissons pas très bien. Les deux nouveautés sont le Porto finish et le single cask 2003.

Depaz Porto Finish 45%

Cette nouveauté est un VSOP vieilli 8 ans dans de petits fûts avant de bénéficier d’une finition de 11 mois en fût de porto. Le nez fait directement ressortir la finition vineuse du porto avec des notes de figue et de cacao. La bouche est fruitée (fruits rouges) et toujours une pointe de cacao. Le tout est incroyablement bien équilibré. La finale est plus herbacée et fruitée. Il est pour moi (SpiriTom) un des meilleurs porto finish que j’ai découvert.

Depaz single cask 2003 45%

La seconde nouveauté est un millésimé 2003 de 11 ans, single cask. Le nez est sur les fruits sec et un peu de torréfaction. La bouche fait ressortir le cacao avec une finale douce, boisée avec une note mentholée. Un très bon produit qui m’a motivé pour mieux connaitre cette maison. Notez qu’une prochaine cuvée nommée « Victor Depaz » (6 ans en fûts de bourbon) devrait prochainement faire son apparition.

La Favorite

Nous arrivons tant bien que mal chez Frank Dormoy et son accueil sans pareil. Il est temps de découvrir sa nouvelle gamme. Connaissant déjà le Rivière Bel Air et le millésime 2008 (voir dégustation N° 1 Chez Antoine), nous nous portons vers la cuvée Privilège 1999, hommage à André Dormoy. Cette cuvée est la dernière distillée par le grand-père de Franck. Au nez nous retrouvons une douceur avec des notes pâtissières, de fruits murs et une pointe de miel. La bouche est ronde et douce avec de l’ananas et du tabac. La finale est mielleuse et épicée.

Flibuste 1988 40%

Nouvelle mouture de cette célèbre bouteille avec cette fois-ci un 29 ans (au lieu des 30 ans habituels). Une robe toujours aussi sombre et grasse. Nous retrouvons au nez un côté liquoreux avec des notes de caramel et de pruneaux. La finale est extrêmement douce et ronde.

Millésime 2009

Cet avant-première est un échantillon issu de trois fûts de 2009, pris au hasard juste avant le salon, afin de faire profiter (et avoir un premier retour) certains amateurs de la prochaine cuvée. Le nez (qui ne demande qu’à s’ouvrir) est équilibré sur des notes fruitées et un boisé présent. La bouche reprend ce boisé avec des notes de fruits murs. La finale est bien longue sur les épice. Une petite note piquante se fait sentir en fin de bouche mais rien de vraiment désagréable. Notons que cette dégustation est un essai à l’aveugle d’une future cuvée. L’assemblage des fûts et le brassage avant embouteillage devrait encore l’améliorer. Nous avons essayé de convaincre Franck de le sortir en brut de fût… Stay tuned !

Toucan (le nouveau boco)

Impossible de faire le Rhum Fest sans passer saluer notre chère Cat Arnold et ses désormais célèbres Toucans. Le blanc est un toujours une superbe réussite mais c’est surtout le prochain Boco qui fait envie à Spiritom. Un Boco totalement différents du précédent avec des épices bien mieux intégrées, un bel équilibre et assez rond. Un très bon spiced qui pourra nous créer de superbes mixologies [dixit SpiriTom].

Bielle

Maison avec de superbes références, mais qui ne plaisent pas toujours au palais de SpiriTom, assez dichotomique sur les différentes cuvées (soit il adore, soit pas du tout).

Bielle canne grise 59%

Autre variante mono-variétale : la canne grise. Le nez est très prometteur avec des notes assez épicées, fruitée (passion) et plutôt vif. La bouche est agréable sans être sur l’explosion de la canne fraiche ; nous retrouvons des notes végétales plus terreuses. Une déception pour moi (Mister K), je m’attendais à une bouche avec une palette aromatique beaucoup plus fraiche. Comparée aux autres mono-variétaux (Canne Bleue de Clément, Black Cane de Bologne, parcellaires de Longueteau ou canne rouge de La Favorite), cette canne grise me semble moins intéressante, mais je devrais m’y réplonger au calme.

Bielle 2005 45%

J’y ai (SpiriTom) retrouvé des notes boisées, des fruits confits, un peu de vanille, un léger boisé et de la muscade. L’alcool m’a semblé assez présent et ne m’a pas semblé bien intégré.  Notez que à ce stand mon appréciation n’a pas été optimale.

Damoiseau 2009 brut de fût 66,9% et réduit 42%

Nous arrivons chez notre amie Clémentine qui nous propose cette année un nouveau millésime : le 2009 en deux versions, un brut de fût titrant à 66,9% (dans la lignée du 2008 subprime) et le même produit réduit à 42%. La version réduite a une robe très claire, limite ESB. Les arômes se font légers, sur du floral et un petit boisé. Le brut de fût est plus intéressant, il fait ressortir les épices et la concentration des arômes est bien plus agréable. Cette comparaison est intéressante et nous a permis de bien mieux réaliser l’impact que la dilution peut avoir sur un produit.

Savanna

Enfin! Enfin, cette superbe maison qui me (SpiriTom) tient à cœur possède un stand complet avec une multitude de leurs produits. La discussion avec la maître des lieux est très enrichissante et me fait encore plus apprécier cette maison.

Ayant dégusté la plupart de la gamme mais n’ayant pas noté grand-chose (oui je sais, honte sur moi, mais le dialogue était vraiment intéressant et mon esprit ne m’a pas rappelé à l’ordre), je vais essayer de vous retransmettre mes ressentis.

Savanna 10 ans traditionnel et millénium 15 ans (tous deux 43%)

Le Savanna traditionnel 10 ans est rond et assez doux. Bien construit avec un bel équilibre. La bouche est gourmande et on retrouve des fruits jaunes. Le millénium 1999 est assez frais au nez avec des notes de cacao. Le bouche est ronde mais avec moins de caractère, des notes de boite à cigares.

Savanna Grand Arôme Lontan 60 ans LMDW 57%

Passons maintenant aux « OVNIs » de la marque : les grands arômes, qui pour rappel, sont des rhums à fermentation longue (15jours) embouteillés ici au degré naturel.
Commençons par le Lontan blanc brut de colonne, qui est légèrement citronné, fruité (ananas), une pointe d’olive et de l’amande. La bouche est épicée (du thym?), l’olive est toujours présente avec du caoutchouc, du tabac blond et de la réglisse. Il peut parfaitement se marier en apéritif avec un sirop d’ananas ou de fruits de la passion.

Savanna 8 ans Grand Arôme Chai Humide 60,4%

Le chai Humide est comme son nom l’indique assez boisée et … humide ! A part cela, il est très fruité, minéral et un peu épicé (canelle). Désolé mais je n’ai pas d’autres notes.

Savanna 10ans HERR 60 ans LMDW 63,8%

Passons au HERR avec ses plus de 1 200 esters ! On retrouve la réglisse, le boisée, un soupçon d’olive et cette fameuse note de bonbon (limite chimique) souvent retrouvée avec finalement une pointe d’astringence mentholée. Tous ces produits sont d’une grande qualité et d’une très rare diversité pour une seule et même distillerie.

Bologne

Après avoir retrouvé le cher Bologne 55% très aromatique et végétal, nous avons dégusté la nouveauté présentée au salon.

Grande Reserve 42%

Un rhum vieux de 4 ans embouteillé à 42%. Nous y avons retrouvé des notes boisées, de tanins, des fruits sec, un peu vanillé et épicé (cannelle) avec une pointe iodée.

XO 42%

Celui-ci est plus rond et demande une vraie ouverture pour dévoiler ces notes de cacao, d’épices et de bois.

Bologne 2009 (brut de Fût ?)

Le lendemain, et après avoir un peu discuté avec le maitre de chai, nous découvrons un essai sorti du chai afin de conforter la distillerie sur une nouvelle cuvée. Ce rhum est un millésime 2009 et sera (espérons-le) proposé en brut de fût pour les 130 ans de la marque fin d’année.

Chamarel

Inconnue de Mister K, cette distillerie de l’ile Maurice propose des produits très aboutis et jongle avec les modes de distillations (colonne et pot still).

VS 40%

Vieilli trois ans en fûts de chêne américain (dont 30% étaient des des fûts neufs, le reste de deuxième ou troisième génération), le VS se compose exclusivement d’un distillat de colonne. On retrouve au nez un peu de tabac, du poivre et un semblant de caramel. La bouche est souple, légère, avec des notes de coco, mais cela manque un peu de longueur.

VSOP 44%

Le VSOP est constitué de 80% de distillat en colonne et de 20% en pot still, vieilli deux ans en chêne français et deux ans en chêne américain. Il est assez lourd et aromatique (on ressent le côté pott still), on retrouve le caramel, les épices poivrées s’ouvrent en fin de bouche et l’ensemble est assez rond. La finale est plus florale avec une pointe pâtissière.

XO 43%

Le XO est quant à lui constitué de 30% Pot Still et 70% colonne le tout vieilli 6 ans en chêne français. On retrouver une belle palette aromatique sur les épices et les fruits avec de la vanille. La bouche est fruitée (figue), un boisé pas trop présent mais un bel équilibre.

Single Barrel 2009 45%

Le lendemain, j’ai (SpiriTom) eu la chance de pouvoir découvrir le single barrel 2009 100% pot still, vieilli 6 ans en chêne français neufs. Il est plus riche que le reste de la gamme, on retrouve de la vanille, des fruits exotiques. La bouche est plus sèche avec de la torréfaction (café), une légère note tourbée, un peu tanique et boisée. Il faut vraiment lui laisser le temps de s’ouvrir et devrait plaire au amateur de whisky ou cognac.

Cette maison est pour moi (Mister K) un véritable coup de coeur de ce Rhumfest. J’ai pu la découvrir et, malgré son jeune âge, cette distillerie propose déjà des produits qui sont déjà de beaux rhums de dégustations. C’est donc une maison dont l’évolution est à suivre, sans aucun doute!

Neisson

Neisson a cette année totalement remanié sa gamme avec l’arrive du premier rhum bio (malheureusement non présent sur le stand) et une nouvelle gamme de vieux. C’est parti pour de nouvelles découvertes !

Profil 105 54,2%

Commençons par le profil 105 qui est un rhum ESB. Son nom provient du profil de chauffe du fût qui a été sélectionné. Le nez est très fruité et légèrement épicés. La bouche est étonnamment équilibrée pour un ESB, le boisé est présent au côté de notes plus fraiche (de canne) et florale avec une pointe de muscade. Une vraie réussite pour notre part.

Le Vieux par Neisson 45%

Passons au Vieux, un assemblage entre 3 et 9 ans. Le nez est assez épicé, bouche est assez alcolleuse et boisée. Ce n’était pas mon préféré. Il demande une aération que je (SpiriTom) n’ai pas eu l’occasion d’entreprendre.

Le XO par Neisson 48,5%

Celui-ci est un assemblage entre l’ancien XO et la cuvée du 3ème millénaire (entre 9 et 12ans). Au nez on reconnait les marqueurs Neisson, la bouche ronde et torréfiée ; l’ensemble est bien équilibré sur des fruits confits et exotiques.

12 ans 52,7%

Passons au haut de gamme : le 12 ans brut de fût. Un rhum très agréable sur les épices (cannelle, gingembre), quelques pointes d’agrumes, le tout avec un très bon équilibre. Reste à évaluer le ratio qualité / prix.

A1710

Après une petite pause, nous nous sommes dirigé vers cette nouvelle distillerie de Martinque : A1710. Nouvelle venue dans le monde du rhum, nous avons (essayé) de découvrir cette gamme sans a priori. La Maitre de chai Stéphanie Martin nous guidant durant cette dégustation.

La Perle 54,5%

Beaucoup d’encre ont déjà coulé pour décrire ce nouveau rhum blanc dit « extraordinaire ». Nous avons ici le batch 2 qui corrige normalement certains défauts. Le nez, assez intense, révèle de la canne fraiche et un peu de terre. L’attaque en bouche est vive, un peu brûlante et masque les arômes de canne, ce qui gâche le plaisir.

Soleil de Minuit 46,4%

Un nez sur la réglisse avec une pointe d’acidité, que l’on retrouve en bouche malgré une rondeur plus apparente.

Nuée Ardente 44,7%

Assez doux, la réglisse ressentie dans le Soleil de Minuit est toujours présente mais l’acidité a disparu au nez. La bouche est plus ronde mais n’as pas beaucoup de longueur.

Tricentenaire 43,9%

Un nez sur les épices, voire le piment. La bouche est alcooleuse, avec un bois un peu humide.

Longueteau

Genesis 73,51%

Après une avant-première au salon de Spa en 2016, le Génésis sort enfin de sa tanière, avec un packaging très réussit. Ce rhum blanc est un brut de colonne, sélectionné à l’aveugle parmi les parcellaires 2015. C’est la parcelle n° 9 qui a été sélectionnée pour un brassage de 2 ans avant embouteillage. Nous retrouvons un rhum très aromatique, sur les fleurs blanches avec une fin de bouche assez douce voire même sucrée ce qui est étonnant pour un tel degré d’alcool.

Schrubb 30%

Cela tranche très clairement avec le reste des produits que nous avons dégustés. Je (Mister K) connais celui de Clément et de J.M. Pour ma part, c’est le meilleur des trois, les épices sont vraiment bien présentes avec une cannelle particulièrement bien présente. Un produit sympa à siroter près du sapin en attendant le père Noël.

Isautier

Retournons du côté de l’océan indien avec la seconde marque de la Réunion : Isautier. Marque qui commence à se faire connaitre avec des produits de plus en plus qualitatifs.

7 ans 40%

Le 7 ans est un rhum traditionnel vieilli en chêne français. Un nez doux sur les fruits cuits et légèrement fumé. Le bouche suit le nez et est plutôt ronde et fine, un peu poivrée. Le nez nous sied mieux que la bouche. Un produit assez bien équilibré.

10 ans 40%

Le grand frère est plus intéressant avec des notes d’orange, de réglisse et de caramel. La bouche offre un poivré, boisé humide et un menthol supplémentaire.

Cuvée Charles-Louis Isautier 45%

La cuvée Louis et Charles nous propose enfin un degré supérieur à 40%. Cela nous confère des notes de café, d’amande, on retrouve bien l’élevage en cognac et une note de sherry.

10 ans single cask 58%

Nous avons eu droit à une surprise, que dire, un trésor, de la part de notre hôte momentané.  De derrière les fagots, celui-ci nous propose en avant-première un 10 ans d’âge single cask à 58%. Premier single cask de la distillerie et la première fois qu’un produit est proposé avec un ABV aussi élevé. Un produit très bien fait avec des notes de cuir d’amande et un côté torréfié. Vraiment une belle réussite. Un produit qui devrait être disponible dans les mois à venir.

Bristol

Bristol est un embouteilleur indépendant avec une grande gamme de produits proposant des rhums avec en partie un vieillissement tropical et/ou continental. Nous ne nous étions jamais fort intéressés à cette marque au par-avant (mais en avions souvent entendu du bien, notamment le Caroni 1974) ; c’était l’heure de remédier à cela. Pour nous accueillir, rien de moins que Sir John Barrett, directeur de la marque, pour nous guider. L’homme est extrêmement posé, d’une immense gentillesse et parle de ses produits avec passion. Tout cela couronné d’un flegme britannique inimitable.

Caroni VSOC (Very Special Old Cask) 40%

Assemblage de différents fûts de 2003 vieilli au Trinidad pendant 10 ans. Au nez, les épices et le boisé sont présent. Pas de notes pétrolifère ni empyreumatique. La bouche est épicée (girofle et cannelle), le tabac blond et la vanille viennent s’ajouter. Nous ressentons la douceur du fut de Sherry utilisé.

Caroni 18ans 1997-2016 61,5%

Vieilli 11 ans à Trinidad et le reste en Angleterre, embouteillé brut de fût ; celui-ci est un très très bon Caroni (pour moi – SpiriTom- bien meilleur que le VSOC). Nous retrouvons les marqueurs de Caroni mais assez bien intégré à des notes fruités et empyreumatiques, une certaine lourdeur et des épices typique de l’ancienne distillerie. Une belle et longue finale (on aurait envie de la garder pour le reste de la soirée, mais nous avions encore d’autres produits à découvrir).

Belize 2005-2016 46%

Rhum assez doux et rond, des notes de cuir se dégage. Un bel équilibre. Ne connaissant que très peu les rhums du Belize, j’ai (SpiriTom) du mal à le situer par rapport à un compagnie des indes, plantation ou Fair.

Ferroni

Après avoir eu le plaisir de suivre la masterclass parfaitement orchestrée par Guillaume Ferroni, nous ne pouvions passer à côté de ses produits. Je (SpiriTom) me suis particulièrement intéressé aux finitions.

Rosé Blend Ambré 18 mois 40%

Rhum phare de la gamme Ferroni, ce rhum est composé de rhum de l’île Maurice (deux distilleries), du Trinidad et du Guyana. C’est un blend rhum mélasse et pur jus. Vieilli une année en fût de cognac et ensuite pendant 6 mois en fût de Rasteau (tout cela dans les chais à Marseille). Nous retrouvons un rhum agréable et suave, des fruits rouges (cerise) et un léger boisé, les tanins du Rasteau sont bien intégrés et ne dénaturent pas le rhum. Une belle réussite pour cet ambré.

Barbade 2007 brut de fût 57,5%

Ce rhum de Barbade des 8 ans a subi une finition en fût de Rasteau (vin doux du sud de la France) pendant 6mois. Un nez assez doux et fruité, un peu de boisé et du sucre roux. La bouche est assez explosive et sèche avec des arômes de fruits confits, chocolat et légèrement coco.

Jamaïque 2010 brut de fût 63,4%

Ce rhum est un single cask de Jamaïque importé à Marseille pour une finition en fût de Whisky Rye. Le nez est très prometteur avec des fruits bien murs (banane et ananas), normal pour la Jamaïque vous allez dire. Je n’ai par contre pas retrouvé le solvant ou le dunder propre au Jamaïcains. Le bouche est assez fumée, la mélasse est présente et côtoie les épices (girofle) et les fruits confits retrouvés au nez.

Velier

Après avoir patienté un bon moment devant le stand et son attroupement, nous parvenons tant bien que mal à se faufiler à l’avant du stand tant convoité. Nous retrouvons notre cher Daniele Bondi et son naturel sans égal. C’est en présence d’une partie des confrères 2.0 que SpiriTom entame les hostilités.

Habitation Velier Forsyths WP 57%

Nouvelle version de ce Worthy Park avec un dose supplémentaire d’esters (597gr/hlpa). Cette course aux esters me laisse un peu perplexe et c’est sans grande conviction que je découvre cette nouvelle mouture. Qu’à cela ne tienne, j’ai été agréablement surpris ! Plus rond et mieux construit que la première mouture, la maitrise de ce pure single rhum est éblouissante. Il y a évidemment des fruits exotiques et du vernis au nez. La bouche, épaisse, fait se fait plus épicées (gingembre) et légèrement sucrée. La finale apporte une touche de torréfaction.

Habitation Velier Forsyths 2006 57,8%

Le successeur de la version 2005. Un pure single rhum de haute voltige avec des arômes finement boisés, végétal, fruits murs (banane) et réglisse. Si vous avez aimé la version 2005, vous adorerez cette nouvelle mouture qui est pour moi également plus aboutie.

Caroni 1996 23 ans High Proof 57,2%

Après ces « petites » nouveautés, nous arrivons au moment le plus attendu où Danièle nous sort les fameuses bouteilles noires du dessous du comptoir. Ce Caroni de 23 ans est boisé et alcooleux. Au nez les arômes pétrolifères sont moyennement présents. La bouche est plus marquée par le bois, la mélasse et les fruits cuits mais le tout est assez mal équilibré, l’alcool est pour moi trop présent. Je vous rappelle que cette note a été prise en fin de journée sur un coin de table avec une belle bande de joyeux lurons à côté.

Caroni 1996 23 ans Full Proof 61%

Arrive le temps de découvrir la grande sœur, la version full proof de ce Caroni 1996 23 ans. Malgré les faible différence d’ABV, celui-ci est plus prometteur. L’alcool se fait sentir, et il est plus équilibré. On retrouve des notes de cuir, de banane, et un pétrole moyennement présent. Le plus marquant est cette note de boisé humide fortement présent du début à la fin. Il sera à re-tester avec plus d’aération et peut-être avec un petit peu d’eau. Ces 23ans dans le fût sont peut-être une limite tant le boisé prend le dessus sur les autres aromes mais des deux versions c’est clairement la version full proof qui m’a fait le plus vibrer.

Bally

Après avoir redécouvret le 12 ans d’âge est ses notes de fruits confits, nous nous sommes intéressé sur les deux nouveauté présentes sur le salon.

Bally XO 43%

Titrant à 43% et sorti lors de dernier whisky live de paris, je n’ai vu que très peu de retour sur ce produit. Un rhum assez différent de la gamme 7 ans ou 12 ans avec des notes plus sèches, sur les agrumes et du cuir.

Bally 2005 43,1%

Toujours sorti lors du dernier whisky live, ce rhum a laissé des retours assez moyen. C’est le moment de se faire sa propre idée. Nous retrouvons un rhum plus boisé que le XO ou la gamme standard, avec des notes de fruitées (figues), bien boisé, chocolat évoluant sur un peu de tanins et de la muscade. Il n’est pas mauvais et pour le prix de 40€ auquel nous pouvons parfois le trouver, il est correct. Il est par contre un cran en dessous du reste de la gamme et bien en dessous du 1998 brut de fût des 60 ans de LMDW qui l’a éclipsé lors du dernier Whisy Live.

Un grand merci à tous les exposants et organisateurs pour ce superbe weekend! On se donne déjà rendez-vous l’année prochaine et sur ces paroles, un petit Ginger James?

Entrhums_Rhumfest Paris 2017 04 23_11