Événements

Rhum Fest 2018

RFP2018-min

Comme à l’habitude voici un retour concis sur la grande messe du rhum: Le Rhum Fest Paris. A la différence des autres années, aléa du calendrier et heureux événement personnel à venir, l’expérience ne se fera que sur une unique journée pour cette édition (et je suis déjà super heureux d’avoir pu y aller, ce n’était pas gagné de prime abord !). Une journée c’est court, le mot d’ordre fut donc : cap sur les nouveautés !

Malgré le nombre conséquent de produits dégustés, j’ai voulu être un peu plus complet que « j’aime/j’aime pas ». Néanmoins le palais étant de plus en plus anesthésié et le temps me manquant cruellement, les notes sont loin d’être précises et exhaustives. Je me suis donc limité aux principaux marqueurs qui me sont apparus. Comme pour toutes les autres notes, celles-ci ne sont que mon avis personnel 😉

Arrivé bien en avance afin d’éviter le souci de la file d’attente de la veille, je me retrouve le premier à pénétrer le lieu saint : les pavillons de dégustations ! Etant un peu déboussolé par cet espace vide qui s’ouvre à moi, je me dirige machinalement vers mes marques de prédilection afin d’avoir le temps de saluer tous ces grands noms du paysage rhumier avant que la foule n’arrive.

 

La Mauny / Trois Rivières

Commençons par le stand La Mauny et Trois Rivières sur lequel je retrouve Daniel Baudin. Après quelques mots et certains remerciements pour service rendu, nous débutons (surtout moi) les dégustations.

La Mauny VSOP (nouvelle facture) : Le nez est fruité (abricot) le boisé est discret. La bouche est ronde et bien équilibrée, le fruit ressort bien. Un très beau produit très fin (bien plus à mon goût que l’ancienne édition).

Trois Rivières Triple Millésime 1999-2000-2009 : Le nez est plus boisé que l’ancienne version, la bouche plus structurée, intense avec de notes de poivre. Toujours aussi intéressant même si différente de la précédente version.

Trois Rivières 2004 : Nous retrouvons les marqueurs typiques de la maison, les épices sont assez présentes. Un boisé plus discret.

 

Saint James

On passe en face pour se rendre chez St James avec le désormais habituel Stephen Martin toujours aussi passionné et passionnant.

St James XO : même si ce n’est pas une nouveauté, je n’ai jamais eu l’occasion de le déguster ; manquement maintenant résolu. Le nez est plutôt doux et rond. La bouche est gourmande et sur les épices. Un très bon rapport q/p. Je le classerais en entrée de gamme coté doux chez St James.

St James 2001 : Plus boisé, un peu d’amertume. Il s’ouvre bien avec l’oxygénation. Assez sec et boisé en bouche, la finale est malheureusement assez sèche et pas très longue. Je pense lui préférer son petit frère le 2000.

St James XO 2001

Le Single Cask 1997-2016 fera partie d’une prochaine comparaison avec son petit frère embouteillé en 2012 lors d’un futur post.

 

HSE

Restons en Martinique avec une des maisons les plus innovantes : HSE. Les salutations avec Cyril Lawson faites, nous commençons les découvertes.

HSE Blanc Parcellaire 2016 Canne Rouge :  Un rhum blanc à laisser s’ouvrir. Le nez est végétal, sur la canne et les fruits à chair blanche. La bouche est assez douce et sucrée, ronde et gourmande, épices orientales et une pointe d’agrumes. La finale est plus forale et sur de l’eucalyptus. Une belle innovation.

HSE XO Sélection Ducasse : enfin le temps pour moi de découvrir cette licorne. Le nez est rond et compoté, très fruité (marmelade d’orange). La bouche est premièrement légèrement fumée avec une légère astringence. Elle évolue pour devenir plus ronde et gourmande, on retrouve le coté fruits cuits dans un bel équilibre avec un boisé noble (bois de santal). Par la suite le boisé se mélange au piment et à l’écorce d’orange. Vraiment une très belle réussite, dommage qu’il soit quasiment impossible de mettre la main une bouteille.

Petit détour par JM où seul le 2005 m’était inconnu, Celui-ci est assez sec et astringent, plus rude et boisé que son prédécesseur le 2004 qui m’avait agréablement surpris.

Neisson

Arrivée chez Neisson où les bio sont de sortie ! Connaissant déjà l’Esprit bio, je me penche sur les 52,5% (les 2 versions étant présentes, c’est le moment de les comparer).

Au nez le bio est sur le fruit rouge alors que sa version standard est plus sur la canne fraîche. La bouche du bio est gourmande et plus sèche alors que l’original est plus floral. Difficile de choisir un préféré ; c‘est le prix qui fera pencher la balance en faveur de la version non bio.

Neisson 52,5% Bio

 

 

A1710

On passe chez A1710, où je n’ai pas reconnu Grégory Duval (désolé de ne pas t’avoir salué). Je m’intéresse principalement aux blancs. Après m’être remis en selle avec la Perle je commence les nouveautés :

La Perle Bio B59-566 (canne bleue) : Le nez est minéral et prometteur. En bouche c’est rond et doux avec des notes de poivre Sichuan. Une belle découverte.

La Perle Bio R579 (canne rouge) : celui-ci est plus monolithique, moins doux, plus astringent, il me sied moins.

Renaissance : On y retrouve plus le coté terreux et iodé qui me rappelle les anciennes cuvées.

La Favorite

Continuons notre tour de la Martinique avec La Favorite où je retrouve Franck et Emmanuelle. Après un accueil très chaleureux, on me sert le premier breuvage.

La Favorite 2009 Brut de Fût : Au nez assez boisé, sur la réglisse. La bouche est d’un beau boisé avec beaucoup d’épices (notamment du poivre). La finale revient sur la réglisse. Il m’a bien plus même si assez porté sur les épices.

La Favorite 2011 (en test) : Même essai que l’année précédente, c’est Emmanuelle qui a cette fois soutiré un échantillon de 3 fûts du millésime 2011 juste pour la famille de la Canne 2.0 . Le nez est enchanteur, doux, sur de la cire d’abeille et les fruits blancs. La bouche ne tient malheureusement pas ses promesses, trop acide, boisée et pas vraiment équilibrée. Dommage car le nez est vraiment très charmeur mais cela n’est qu’un rapide croquis ; on peut être certain que le produit final corrigera ces défauts.

 

Depaz

Terminons la dernière distillerie visitée de la Martinique : Depaz. C’est Benoit Bail qui nous régale cette année.

Depaz 2000 Brut de Fût : premier bdf pour Depaz. Le nez est compoté, sur les fruits rouges bien mûrs, des fruits sec (amande), assez pâtissier. La bouche est vive est boisée, bien structuré avec un peu d’amertume, du chocolat noir et de la boite à cigare. La finale est longue et fine.

Depaz 2000 bdf

 

 

Longueteau

Changement d’île mais toujours sur le vesou : La Guadeloupe. Commençons le périple avec Longueteau. Après avoir salué François, il me fait découvrir sa nouvelle gamme « Harmonie ».

Longueteau Symphonie : Le nez est sur le fruit à coque, légèrement boisé, un peu fruité. La bouche est ronde et douce. Je tablerai sur un ancien VS un peu plus âgé et complexe.

Longueteau Concerto : Le nez n’est pas trop boisé, bien fruité. En bouche on retrouve certains marqueurs de la précédente cuvée, c’est bien équilibré avec des notes empyreumatiques et un boisé plus présent. La finale est longue et posée.

Longueteau Prélude : terminons sur le plus jeune des 3. Le nez est sur la canne, un boisé assez fougueux. La bouche a une attaque vive, un boisé sec, pas trop fruité. Je ne peux m’empêcher de retrouver dans cette cuvée un semblent d’idée d’un certain profil de chez Neisson avec un rapport q/p intéressant.

Longueteau Harmonie

Damoiseau

Seconde Distillerie visitée de l’île : Damoiseau. On retrouve notre chère Clémentine toujours aussi souriante. Elle me propose ses quelques nouveautés :

Damoiseau 2007 : Petit frère des millésime 2008 et 2009, ce 2007 est vanillé et assez rond au nez. La bouche est fraîche, douce et légèrement épicée. Le TAV assez faible me laisse un peu sur ma faim. Ma préférence reste toujours le 2008 Subprime.

Damoiseau Concordia : C’est doux et rond, le bourbon donne de la gourmandise et en fait un rhum accessible en restant bien structuré. (PS : courage pour l’attaque du marché italien avec le nom de cette cuvée, Clémentine 😉 )

Damoiseau Statera : Plus boisé et plus sec que la cuvée précédente, on retrouve plus des notes de fruits confits et de noix.

Damoiseau Concordia Statera

Notez que ces 3 nouvelles cuvées sont des blends mélasse/vesou.

Après une rapide discussion avec notre chère Cat Arnold des Rhum Toucan et redégustation de son très abouti N4, je me mets en route vers l’île de la Réunion.

 

Savanna

Commençons par une distillerie qui me tiens fort à cœur : Savanna. Après les retrouvailles avec Noëlle et la rencontre avec Cécile, je me lance sur la nouveauté du salon: le blanc créol (agricole) 52%

Blanc 52% : Le nez est floral et végétal (on pourrait trouver certaines similitudes avec un clairin). La bouche est douce, légèrement lourde, des notes d’oranges et une légère note saline apparaît. La finale est longue est persistante. Une chouette première dans la grande cour des rhums blanc agricole.

Savanna Créol 52%

 

 

Rivière du Mât

Passons à la seconde distillerie dégustée de l’île : Rivière du mat. Connaissant une bonne partie de la gamme proposée, je m’arrête sur une quille inconnue :

Rivière du Mat 2003 Single cask : Le nez est pâtissier, sur les fruits murs et très gourmand. La bouche est boisée et vanillée avec un bel équilibre. Une finale longue et douce. Vraiment sympa mais impossible de retrouver les informations de cette bouteille sur le web (si quelqu’un en a je suis preneur !) .

Riviere Du Mat 2003 SC

 

 

Fousquare/Velier

Fin de la partie agricole (qui aura été 75% de ma journée), place à la mélasse. Débutons avec une grande distillerie : Foursquare (où j’ai eu la chance d’avoir les dernières gouttes des différentes cuvées)

Foursquare Premise : C’est doux, on ressent bien le sherry. La finale fait apparaître une légère astringence.

Foursquare Dominus : plus complexe que le précédent, fruité avec un bel équilibre. Un produit très sympa.

Foursquare 2005 : petit frère du 2004, on retrouve un boisé et une amertume, c’est complexe et demande un temps d’aération. Il a une bonne longueur.

Foursquare Premise Dominus 2005

Foursquare Principia : C’est doux et rond, gourmand. Pour le classer, je le placerai entre le 2006 et le Triptych.

Restons chez Velier avec 2 nouvelles références :

HV Last Ward 2009 : Le nez est légèrement fruité, avec un léger boisé. La bouche reste sur le boisé avec un équilibre pas toujours à mon goût. De mes souvenirs, je lui préférais le 2007. Un face à face est à prévoir.

Clairin Valval fût de Caroni : On retrouve la minéralité du Vaval, l’influence du fût est assez (trop ?) discrète, pas de marqueurs de Caroni. Je l’aurais aimé un peu plus marqué.

Foursquare Principa HW Last Ward 2009

 

 

Excellence Rhum

Passons à un autre embouteilleur indépendant : Excellence Rhum où Alexandre nous propose, cette année encore, 4 nouvelles sélections.

ER Foursquare : c’est rond, gourmand et assez complexe, comme on les aime chez Foursquare.

ER Fiji : Assez vif, une palette aromatique différente de ce que l’on connait sur Fiji. Il faudrait que j’y retourne.

ER Port Mourant : Un boisé bien intégré, de la vanille et un bel équilibre pour un Port Mourant.

ER Worthy Park : C’est rond, et doux. Le boisé est léger. Un Jamaïcain avec une belle typicité.

Excellence Rhum

 

 

Compagnie des Indes

Avançons maintenant de quelques mettre pour rejoindre cette fois Florent, le capitaine de la Compagnie des Indes.

CDI Fiji : Le nez est minéral et sur les fruits murs. La bouche est ronde et équilibrée. Agréable et plus dans l’univers Fiji que celui d’ER.

CDI Jamaïque Clarendon : Le nez est boisé, vif avec les marqueurs de la Jamaïque. La bouche est assez douce et bien ample. De mémoire j’ai une préférence pour l’ancien New Yarmouth.

CDI Venezuela (version à 58%) : c’est intense, avec des notes d’iode et de mélasse, le boisée est rond et pas piquant. Un rhum déroutant et intéressant.

 

 

Plantation

J’arrive tout doucement vers la fin de mon périple avec la maison Ferrant et ses célèbres Plantations. Cette année ce sont deux petites nouveautés de la gamme standard et deux avant premières gentiment dévoilées de derrière les fagots.

Plantation Péru : c’est rond, pas trop doux, bien ficelé mais malheureusement pas vraiment à mon goût.

Plantation Fiji : après le très bon extrême, j’attendais avec impatience cette version plus commune. Il n’est pas trop doux, avec une belle typicité. Des notes de fruits assez présent. Bien agréable.

Extrême N3 Jamaïque (Long Pond) HTC : Le nez est équilibré et agréable. La bouche est intense avec une belle complexité. Un très bon jamaïcain.

Extrême N3 Jamaïque (Long Pond) ITP : Plus boisé que son prédécesseur, des notes de tabac plus intenses et une finale plus longue. Une superbe surprise.

Plantation Extreme N3 Long POnd

 

L’Esprit

Place au dernier embouteilleur indépendant de la journée : L’Esprit qui nous propose 5 nouvelles sélections.

Blanc Martinique : Le nez est poivré et floral. La bouche est vive est se développe vers des notes poivrées. La finale est plutôt courte. Après pas mal de discussions on serait sur un distillat de la Favorite.

Esprit Jamaican : Au nez c’est gourmand, fruité. En bouche on retrouve des épices (cannelle) et des fruits mûrs.

Esprit Beenleigh : Le nez fait penser à un Foursquare avec un coté rond et gourmand. La bouche est d’un boisé fin avec des fruits confits et un bel équilibre. Un rhum de très bonne facture.

L'Esprit Beenleigh

PS : Les blanc Port Mourant et South Pacific ont été testé mais trop rude pour ma part, pas facile de s’y délecter et je ne sais toujours pas comment déguster correctement ces rhums (dilué, mixo, …).

En Conclusion

Fin de cette édition pour ma part, vraiment heureux d’avoir pu y participer. Quelques stands me sont passés sous le nez (Reimonenq, Bologne, Bielle) : on s’y attardera l’année prochaine. Des rencontres toujours enrichissantes même si très rapides cette année. Un peu de regret de n’avoir pas pu prendre plus mon temps pour partager avec les exposants et autres amis du rhum mais ce n’est que partie remise 😉

 

PS: Merci à Seb Seb pour les photos qui me manquaient