Dégustations de Spiritom, Rhums à l'honneur

Diamond & Versailles 1996

C’est en cette période de Noël que le Belgium Rhum Club a tenu à faire partager une partie d’histoire du rhum :

Tout ce qui va suivre a été rendu possible grâce aux démarches de Cyril Weglarz, Vincent Dufrane et Luca Gargano. En effet, ce dernier ne voulant pas que sa dernière référence DDL ne soit spéculée comme le reste de ses embouteillages Demarara sur le second marché, il a préféré ne la proposer en dégustation que lors de masterclass plutôt que de les mettre en vente normalement comme le reste de la gamme.
Mais après quelques années (pour les 70ans de la maison Velier), il a envie d’en faire profiter ses amateurs passionnés. C’est là que lui vient l’idée de ne les vendre qu’à différents clubs de dégustations ou amateurs chevronnés (à raison d’une bouteille maximum par client). C’est grâce aux démarches de Cyril Weglarz que notre ami Vincent a donc pu se procurer une bouteille de ce précieux breuvage et ce afin de le partager avec vous. Voilà pour la petite histoire de la bouteille.

Diamond & Versailles 1996

Passons maintenant à son contenu : un rum de Demarara Distillers Limited, blend de 2 alambics : un Coffey Still en métal (le Diamond S) et un pot Still en bois (le Versailles VSG) distillé en 1996 et assemblé avant la mise en fût. Dépotage des 2 uniques fûts créés en 2014. Durant ces 18 années, les anges ont « affoné » (oui, c’est vraiment le terme) plus 78% du précieux nectar ; ne permettant de sortir que 570 bouteilles au final, le tout en brut de fût à 57,9%.

Voici maintenant notre petite note de dégustation :

La robe est sombre et assez mate avec des reflets acajous.

Au nez, on retrouve le côté lourd du Demerara avec du café, les fruits blancs murs sont bien présents, des notes empyreumatiques toastées, du poivre blanc et de la cannelle. L’alcool ne se fait pas sentir du tout et le tout est vraiment bien équilibré. Avec de l’aération, le café laisse de la place à un boisé fin qui se marie à la perfection avec les notes de fruits.

La bouche est puissante (gardez en mémoire qu’il fait 57,9%), grasse et plutôt ronde. Les fruits rouges cette fois sont bien présents. Ceux-ci avec le léger boisé, des notes grillées, de mélasse et acidulées forment un tout bien équilibré. La fin de bouche évolue sur des notes plus sèches avec de la réglisse.

La finale est bien longue et persistante comme sur ce genre de produit avec de l’orange et une petite pointe de piment qui vous donne envie de retremper vos lèvres dans le verre …. Mais malheureusement, il est déjà vide 😥

Diamond & Versailles 1996

L’ensemble de la bouteille n’étant pas parti (oui, on a été sage, il reste quelques cl), le reste vous sera proposé en split par Vincent sur la page du BRC et ce au prix d’achat !

Stay tuned et joyeuses fêtes !

Dégustations de Spiritom

Versus Savanna Lontan Brut de Fût

11ans 2003 59,7% vs 12ans 2004 64,2%

Etant, depuis quelques années déjà, fan des produits de Savanna; les Lontan m’ont toujours subjugué avec leurs arômes si particuliers et tellement hors normes. A l’époque, je ne connaissais pas les rhums jamaïcains ni les Caroni ou les Demerara Velier (oui je sais, j’étais un noob d’à peine plus de 20ans). Lorsque les versions brut de fût ont enfin pointés le bout de leur nez, elles ne pouvaient pas ne pas passer en dessous du mien. Voici donc une petite note comparative en attendant le retour d’une plus grosse séance de dégustation Savanna organisée au mois de juin par mon ami Cédric Siperius.

Bref, commençons ce face à face. La robe est grasse et les jambes tardent à se montrer, de légères perles restent en suspension comme collées à la paroi du verre. Finalement, de très fines et lentes jambes apparaissent. Coté couleur, le 11ans est plutôt cuivré alors que le 12ans tire plus vers l’acajou. Pour les deux, un léger disque se forme à la surface du breuvage.

Les nez sont tout deux pâtissiers, le 11ans fait apparaître des notes de fruits à la coque, de compotée (pomme, poire et abricot), d’olive et de cuir. Le 12ans est plus fruité et empyreumatique (sur le cacao) avec une pointe florale. Il me semble plus parfumé.

La première bouche est typique du Grand Arôme, pâtissier, vif, chocolat noir avec des agrumes et un léger toasté réglissé sur le 11ans. Le 12ans est plus vif (normal avec presque 5% de plus), l’alcool est plus présent. Les arômes me semblent plus concentrés et moins bien équilibrés.

Après aération, les deux produits évoluent de façon significative ; le 11ans fait plus ressortir un côté fruité (toujours principalement la pomme et la poire) et le 12ans s’arrondi, il devient même plus rond que le 11ans avec un très bel équilibre.

La finale est très longue, elle vous restera en bouche des heures durant (à la manière d’un bon jamaïcain ou Caroni) fruitée, cacaotée, du tabac blond et une touche noix sur les deux versions. Le 11ans a une pointe iodée supplémentaire.

Savanna Lontan Verre

En conclusion, les deux versions bien que différentes, restent dans le même registre. Pour ma part, difficile de définir un préféré, le 12ans a un nez plus parfumé mais le 11ans a une finale avec une pointe iodée qui me plait bien. Quoi qu’il en soit, il faut vraiment prendre le temps d’une longue aération afin qu’ils se structurent et qu’ils dévoilent tout leur potentiel.

Dégustations, Dégustations de Spiritom

Diplomatico, une histoire de Single Vintage

Line up :

Diplomatico Single Vintage 1997, 2000, 2001 et 2002.

Bonjour à tous,

Ce soir, j’ai la chance de pouvoir faire une belle dégustation horizontale qui me tient particulièrement à cœur. Elle me tient premièrement à cœur car le Diplomatico Single Vintage 2000 est un des premier Ron de dégustation (avec le Zacapa 23) que nous avons découvert au tout début de notre périple dans le monde rhumesque. Deuxièmement, il n’y a pas énormément de maison de tradition espagnole qui offrent la possibilité de comparer quatre millésimes presque consécutifs. Je tiens d’ailleurs à remercier un confrère pour m’avoir offert ce sample du 1997 qui n’a été distribué qu’au Venezuela.

Concernant le produit, nous sommes donc sur un Ron de mélasse et de miel de canne avec une partie distillée en alambic à repasse en cuivre et l’autre en batch kettle. L’assemblage est vieilli pendant 12ans dans des fûts de bourbon et de single malt pendant et enfin un seconde finition en fût de Xérespendant un an supplémentaire. Le tout est embouteillé à 43%.

Trêve de mise en place, passons à la dégustation :

Au niveau de la robe, on retrouve un brun plutôt ambré. Le 1997 se distingue par des reflets plus cuivrés. Quant au 2002 il tire plus vers le bronze. Les jambes des quatre cuvées sont relativement similaires : lourdes et moyennement épaisse. On remarque que l’on est en présence d’un ron d’apparence assez onctueuse, assez grasse.

Le nez est assez marqué par la finition en fût de Sherry, le caramel se fait sentir. On retrouve du cuir et léger boisé et des fruits secs. Les millésimes 2000 et 2002 sont plus sur le caramel alors que sur le 1997 les fruits secs sont bien plus présent. La différence commence à se faire sentir.

En bouche nous avons des notes de tabac, caramel et vanille (un trio assez courant chez les rons) et une légère note torréfiée.

Le 2000 est bien équilibré, assez sur l’orange et les fruits sec (noix). La finale est ronde et fruitées (fruits rouges).

Le 2001 est bien plus agressif, l’alcool est moins bien intégré et on retrouve des notes légèrement fumée (provenant sans doute du passage en fût de single malt). La finale est assez courte et sèche avec toujours cette note de fumé.

Le 2002 revient plus vers des notes douce et aromatiques, assez rond pas autant que le 2000 et moins agressif que le 2001.

Le 1997 est quant à lui assez différents des trois autres, plus brut avec des notes ananas, cannelles et tabac. On sent davantage le fût de bourbon mais celui-ci donne de la rondeur et moins ce côté fumé du single malt. La finale est néanmoins plus maltée (céréales), ronde et enfin sèche.

En bref :

Je dirais donc en conclusion que le trio 2000 (1ère place), 2002 (2ème place) et 2001 (3ème place) sont le même veine avec une préférence pour le 2000 que est assez rond et doux et une déception pour le 2001 ou l’alcool est trop présent en bouche. Le 1997 (best in class) est vraiment quelques chose de différent avec plus de caractère et qui sied mieux à mon palais.

Je tiens à préciser que ces notes, n’est que mon humble avis personnel et elles n’engagent que moi.