Dégustations Croisées

Trois décennies de Saint James

C’est un samedi comme on les aime. Une belle après-midi ensoleillée, des amis réunis dans le jardin, supportant le dernier match des diables dans cette coupe du monde qui sera célébré par un bon barbecue. Pour conclure cette superbe journée, un petit line-up s’imposait et nous retournons vers La Martinique pour faire un tour à Sainte-Marie et s’arrêter, le temps de quelques centilitres, chez Saint-James.

Saint-James Single Cask 1997-2012  VS Saint-James Single Cask 1997-2016

Saint James 1997
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On débute la dégustation avec un duel : dans le coin gauche, l’embouteillage de 2012 et sorti l’année passée pour célébrer les 20 ans de l’AOC. Déjà découvert ici, il fait 42,7% au garrot et l’on remercie encore Marc Sassier pour nous avoir envoyé un échantillon. Dans le coin droit, son frère aîné dépoté en 2016 au même degré.

Le plus jeune possède un nez où le boisé s’exprime clairement, les notes d’épices, de vanille, de chocolat, de cannelle et muscade viennent nous chatouiller les sinus. La bouche s’ouvre sur un boisé assez doux (presque sous-bois), les épices (vanille et muscade) restent présentes et des agrumes comme la mandarine ressortent. Son grand frère quant à lui opte pour un nez plus fruité. La vanille est bien présente mais c’est surtout la banane mure et les zestes d’oranges confits que l’on peut percevoir, enveloppé par un boisé qui se fait plus discret avec une pointe de cuir. En bouche, les agrumes ont évolué vers l’orange et le bois est davantage présent, il est plus structuré. La finale est aussi plus longue avec des notes de tabac blond.

Saint-James millésime 1987

stJames

Pour poursuivre, point de second duel mais plutôt un voyage dans le passé. On va remonter le temps, trente et une année, pour découvrir ce jus de la fin des années 1980. Cette jolie demoiselle monte à 43% et est issue d’une décennie ou la production de rhum avait chuté.

Le nez fait ressortir, au delà d’un doux boisé, un mélange de poivre blanc et de fleur d’oranger. C’est assez gras et un coté marmelade y est décelé. En bouche, c’est un vrai plaisir. Doux sur la langue comme de l’orange confite, on y perçoit des fruits exotiques (de l’ananas) à travers un boisé perceptible mais parfaitement intégré. C’est beau, c’est bon, c’est rond et d’une belle longueur.

Saint-James 2008

Ce brut de fût sélectionné par Lucas Gargano et Marc Sassier pour célébrer les 70 ans de Vélier tape à 60,8%.

Saint James 2008

Cela sent les fruits exotiques, le poivre et dans les dernières strates, on retrouve un peu de sous-bois. Il laisse perplexe mais la bouche chamboule tout : malgré sa puissance, il est rond et gourmand avec des fruits exotiques (mélange de mangue et melon). Un peu de piment rehausse le tout et la finale est chaleureuse, un très bel équilibre et un réel bonheur. La finale est chaude, longue et sèche.

Moins souvent mise en avant que d’autres dans les communautés d’amateurs, cette distillerie propose des bien jolis produits et fait preuve d’une belle maîtrise de la canne.

Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée « Le Goût du Bonheur N°4 »

Cela faisait déjà pas mal de temps que nous nous étions donné rendez-vous, presque cinq mois! Lors de cette dernière rencontre, on avait décidé de limiter le nombre de bouteilles. Du coup, évidemment, pour cette nouvelle soirée, chacun a ramené une quille. Résultat : 11 références différentes prêtes à ravir nos palais!

lineUp

Comme cela devient une habitude, certaines dégustations ‘découvertes entre potes’ débutent la sélection non-officielle de cette soirée… un peu comme au festival de Cannes ! (Yes, j’ai réussi à la placer, celle-là !)

Alors dans le désordre : un cognac VT 56, deux Metaxa et un Depaz vieillissement maison 🙂

 

Antoine nous propose d’ouvrir nos papilles avec un Clairin Le Rocher (46,5%) dont le nez, minéral et fumé annonce une bouche portée sur l’alcool, fortement présent, enrobée d’une épaisse fumée. On est prêt pour passer en revue chacune de ces demoiselles, certaines ouvertes pour l’occasion.

Hardy XOHardy Tartane XO – 43%

Il est assez difficile d’annoncer proprement ce rhum : distillé sur le site de Saint-James, on ne connait ni l’âge, ni les fûts, ni s’il est représentatif des XO que monsieur Hardy produit.

Les jambes s’éveillent lentement, prenant leur temps pour apparaître et descendre grassement sur les parois du verre. Le nez est très doux, sur le sucre fondu, les fruits à coques et les fruits rouges dominés par la cerise qui contraste avec les quelques notes de sous-bois relevé dans les dernières strates.
La bouche quant à elle nous propose un boisé très puissant limite amer, le chêne est porté par du piment rouge. Après avoir laissé passé cette explosion, les noyaux cerises font leur apparition. C’est une belle découverte, qui mérite une belle aération.

Karukera millésime 1999 – 45%

Les jambes se forment lentement et se font assez discrètes. Elle annoncent un nez assez doux sur la fleur et les fruits blancs: c’est parfumé. La bouche quant à elle tranche vivement : de la poudre à canon sur un fond de boisé qui laisse penser plutôt à un résineux qu’au chêne habituel. La longueur en bouche est cependant assez réduite, ce qui nous laisse sur notre faim.

 

Papalin – 42%

Le nez est assez herbacé et annonce une bouche plutôt douce, sur le caramel et le chocolat, ponctué d’une pointe d’acidité. Les fruits sont de la partie et apportent leur exotisme aux arômes.

Un premier blend de Gargano très intéressant et qui permet de contenir les arômes extravagant du Caroni et de découvrir plusieurs facettes du rhum de mélasse. Une belle entrée en matière pour ceux qui veulent commencer avec ces produits atypiques. Avec un prix de sortie de moins de 50€ le rapport q/p était vraiment très intéressant, maintenant c’est une autre histoire…

Bielle millésime 2003 – 52,9% (brut de fût)

Démarrons le duel Bielle avec un des premiers qui a fait s’intéresser pas mal d’entre nous à cette distillerie : un millésime 2003 brut de fût pour lequel une bonne série de batchs ont été dépotés avec, à chaque fois, un degré légèrement inférieur (vieillissement oblige).

Au nez, on respire la fleur d’oranger portée par le boisé du chêne. La bouche est fruitée, les agrumes titillent le palais pendant qu’un discret boisé se fait sentir. Des notes végétales finissent par apparaître et la fin de bouche devient ensuite gourmande, sur le pâtissier.

 

Bielle 2009, cuvée de la Confrérie du Rhum – 52,3% (brut de fût n°101)

Le concurrent d’en face n’est autre que le dernier brut de fût de la maison, sélectionné par la confrérie du rhum. Ici ce sont en plus 4 single casks qui sont sortis et notre dégustation s’est portée sur le fût 101.

Un nez qui sent bon l’orange et le melon. Après une longue aération c’est le beurre qui fait son apparition. La bouche surprend par son côté très pimenté (presque alcooleux), un boisé assez sec et quelques notes de poudre à canon (haaa le fameux libé 2012 FP ^^). Après de longues secondes, on peut enfin apprécier le breuvage qui se fait plus rond avec une fin de bouche sur le beurre fondu.

L’Esprit – Travallers – 66,1%

Cette distillerie de Belize qui ne cesse de produire de beaux produits chez les IB (bon ok pas tous mais quand même) a cette fois été sélectionnée par L’Esprit pour une version anniversaire à l’occasion des 10ans de l’embouteilleur.

Malgré le wattage impressionnant, le nez est doux, sur le pain d’épices, les fruits et un léger coté floral. La bouche est assez boisée, ce sont les épices qui prédominent avec de la réglisse en premier plan avant les fruits cuits. La finale est assez bien longue et persistante avec l’apparition de fruits sec (noix).

 

Damoiseau 1995 FP – 66,9%

Vous l’avez compris les watts étaient bien présent lors de cette soirée (merci au taxi pour le retour d’ailleurs !). Nous changeons d’île avec la Guadeloupe et les fameux FP de chez Damoiseau. Un blend Agricole-Mélasse (80-20 si je ne dis pas de bêtises), distillé à 80% ABV et dépoté 15 ans plus tard à 66,9%… un vrai Full Proof quoi ^^

La robe est très grasse et acajou avec une belle brillance. Le nez est fruité (raisin), le boisé avec une petite amertume. Un léger solvant s’en dégage également suivi de notes de torréfaction et de caramel brûlé. La bouche est astringente, sur les fruits à coques. Une touche végétale et du cacao équilibrent l’ensemble. La finale est très longue sur le cacao, les fruits à coque et une pointe de menthol.

SMWS R11.2 Worthy Park – 57,5%

Cet embouteilleur indépendant bien connu dans le monde du whisky nous propose depuis un certains temps des « rum ». Comme pour les whisky, les numéro (11 dans ce cas), représentent la distillerie alors que le second (2) représente le numéro de l’embouteillage.

Nous sommes donc en face d’un rhum jamaïcain de 2000 et 7 ans d’âge. Tout cela étant bien clairement spécifié sur l’étiquette (c’est beau la transparence 🙂 ).

Le nez est assez doux et fruité (abricot), on retrouve du pain grillé, des fleurs blanches, une légère note d’olive et un côté plasticine « Play -Doh ». Pas d’amertume, de boisé ou d’esters exubérants mais un nez bien structuré qui laisse une belle promesse quant à la dégustation.

En bouche, l’alcool est présent un court instant afin de faire place à un fruité chaud et gourmand. Le pain grillé est toujours présent et les fruits (ananas et abricot) prennent la plus grande place.

La finale est douce, longue et fine avec un pointe de salinité.

SMWS

SMWS R7.1 Hampden – 54%

Toujours même embouteilleur, autre distillerie : Hampden. Ici nous sommes en présence d’un rhum de 2000 ayant subit un vieillissement de 16 ans et titrant à 54%.

Le nez est plus typique jamaïcain avec des notes d’esters, de solvant, d’ananas. Le tout est assez discret. La bouche est intense, assez ronde quand même, sur l’olive noire et l’ananas (comme le laissait supposer le nez). Les esters sont présents mais bien intégrés. Le tout est bien équilibré.

La finale est ronde et embaume l’ensemble du palais, des notes fumées apparaissent.

Hampden <H> 70ans Velier – 62%

Nous terminons notre soirée dégustation par un des meilleurs produits de la gamme 70ans Velier, cette gamme qui a fait couler beaucoup d’encre (tant par le nombre, la qualité et la rareté des bouteilles).

Nous sommes donc toujours chez Hampden avec un « rum » de 10ans du mark <H> (entre 900 et 1000 gr/HL en TNA) ce qui en fait un des rhum les plus aromatiques du moment (en tout cas sur le papier). Comme souvent chez Velier, ce produit est proposé sans réduction à 62% pour un millésime 2010 7 ans d’âge.

Au nez, les ester s’expriment pleinement, l’olive est bien entendu présente tout comme les fruits très (trop) mûrs. C’est concentré ! Un boisé légèrement astringent se libère. J’ai du mal à ne pas faire la comparaison avec un Grand Arôme de chez Savanna (le 9 ou 12 ans brut de fut).

En bouche c’est impressionnant: le fruité, l’olive, de la biscotte, le tout dans un nuage d’esters. On ressent bien l’influence du dunder. C’est bien fait, très aromatique : Woaw !

La finale est très longue et vous laisse ces notes de fruits et une partie des esters en bouche jusqu’au lendemain matin 🙂

Si vous avez aimé l’Habitation Velier HLCF ou les Grand Arôme Savanna en brut de fût, vous devriez adorer celui-ci!

Conclusion

Encore une belle soirée avec beaucoup d’échanges et de bons moments de rigolades comme on en a à chaque fois. On avait hésité à limiter le nombre de bouteilles mais finalement pour reprendre la citations du plus chevelu de nos membres : « Trop de bouteilles c’est le top ! »

lineUp

A bientôt pour une prochaine séance 😉

Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée «Le goût du Bonheur» N°3

Voilà une nouvelle dégustation chez notre caviste préféré, l’occasion pour nous de partager une belle bouteille que nous avons dans notre collection.

Antoine nous accueille en nous proposant de (re)déguster le New Yarmouth, dernier jamaïcain de la compagnie des Indes. Toujours en « pré-line-up », Thomas nous fait (re)découvrir le Lontan 57 de chez Savanna. Après ces tournées de saveurs, nous voilà prêts pour les six (enfin, sept) références de la soirée.

Line Up Antoine N°3

Saint James Single Cask 1997 – 42,7%

Saint James 1997-2012On commence notre soirée sur le millésime de 1997 de Saint-James dépoté en 2012 (un 15 ans donc), qui sort pour célébrer les 20 ans de l’AOC martiniquais. La bouteille fraîchement arrivée de La Martinique (un tout grand merci d’ailleurs à Marc Sassier) a été ouverte pour cette soirée, arrivant trop tard pour le salon de Spa. Au nez, on retrouve essentiellement du bois et de la réglisse avec la patte St James. Un parfum végétal finit par émerger après une légère aération. L’attaque en bouche est sur le sous-bois légèrement épicé, un peu herbacée, du cacao et un peu torréfaction . On retrouve du cuir en fin de bouche. Nous avons été surpris par la longueur très courte de ce rhum. Est-ce le voyage et le peu d’ouverture que nous lui avons laissé qui l’empêche de s’exprimer ? Nous devrons clairement nous y replonger.

Edit : après un face à face le lendemain entre le Single Cask 1997-2012 et le Single Cask 1998-2009, on retrouve une palette aromatique assez similaire avec plus d’intensité, de longueur et des notes de fruits secs plus marquées pour le 1998.

 

La Favorite, cuvée Privilège 1999 – 43%La favorite Privilège 1999

Le nez est doux, sur le fruit (raisin), du bois blanc avec un peu d’épices (muscade). La bouche débute sur l’alcool avec une attaque sur le poivre blanc. On retrouve ensuite le côté raisin et résineux (une petite similitude avec le vin Retsina me vient en tête). Très surprenant par rapport au souvenir qu’on en gardait du RhumFest Paris ou ce rhum nous semblait plus équilibré, avec un alcool mieux intégré.

 

La Favorite, cuvée Flibuste 1987 – 40%

La favorite Flibuste 1987

On enchaîne dans la même maison en changeant de cuvée. La fameuse Flibuste (que certains divinisent alors que d’autres la qualifient de « jus de pruneaux ») est la troisième sur le line-up, ouverte pour l’occasion elle aussi. Au nez, on ne peut pas passer à côté des pruneaux, avec derrière de la muscade et de la réglisse assez bien présente. La bouche confirme le nez pour les pruneaux tandis que l’on retrouve un peu d’épices, des amandes et de la vanille. La finale est plus fraîche avec un boisé très agréable. Très rond, il est moins liquoreux que dans mes souvenirs.

 

 

Bielle 2004  – 45%

Bielle 2004Passons à l’île au cents moulins avec cette première référence, le Bielle 2004 10 ans d’âge. Au nez, on est clairement sur des fruits exotiques (principalement banane) auxquels viennent s’ajouter de l’orange un peu confite. Les agrumes sont très présents. La bouche continue sur le profil agrume en évoluant et du cacao – ce qui donne un effet orangette! En finale, la vanille se fait sentir sur un fond légèrement boisé et de fruits secs (noix) pour une superbe longueur.

 

Chantal Comte,  Tour de l’Or – Bielle  – 56,6%

Bielle Tour de l'or Chantal ComteSecond tour pour Bielle avec un sélection Chantal Comte brut de fût à 56,6%. Le nez est très frais, herbacé où la menthe poivrée ressort vraiment bien. Un boisé est également présent pour un très bon équilibre. Il est gourmand en bouche, on y retrouve un peu de fruits compotés (mangue), quelques épices (de la muscade) et du boisé de sental en fin de bouche. La finale très longue et douce reprend ces notes avec une pointe saline.

 

 

J. Bally 1998 Brut de fût – 59,1%

Bally 1998 brut de futEncore une bouteille de Madinina, encore une bouteille ouverte pour l’occasion. Le nez est pâtissier : vanille, amande amère, beurre fondu et soupçon de piment sont au rendez-vous. Si le nez nous séduit, la bouche nous étonne : le boisé est très (trop ?) présent. Le chêne se fait sentir tout au long de la bouche, emportant la palette aromatique avec lui et surplombe les épices (cannelle et piment). On retrouve un peu de caramel en fin de bouche. Probablement un rhum qui mérite une ouverture bien plus longue que ce à quoi il a eu droit. Ce sera une raison de plus d’y revenir !

 

Berry Bros & Rudo – Caroni 19 ans – 55%

Berry Bros Caroni 19ansPassons au seul rhum de mélasse de la soirée proposé pour les amateurs de bitume (non pas de sport moteur sur ce blog, juste les arômes qui vont avec). Nous avons droit à un Caroni de chez Berry Bros vieilli 19 ans en climat continental et réduit à 55%. Au nez c’est gourmand ! Certes, le goudron est présent mais se marie bien avec le côté fruité (pomme) et réglissé. La bouche est ronde, fumée, toujours la réglisse et de l’iode. La finale est longue et fine avec l’apparition de fruits secs. C’est un produit très bien équilibré qui est plus dans la subtilité des arôme que dans l’extravagance que peuvent donner les rhum de cette distillerie.

 

 

Une belle soirée d’échanges et de partage qui s’achève. On se retrouve peu, mais à chaque fois le plaisir y est! Rendez-vous en 2018 pour la suite!

 

Événements, Dégustations de Mister K

Spa, reine du rhum le temps d’un weekend

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Cette quatrième édition du salon belge des découvertes rhumesques s’est tenue ces 7 et 8 octobre. Pour cette année, deux maisons se sont associées aux organisateurs pour présenter deux produits dédiés au salon : Neisson et New Grove.

Cet article ne fait qu’effleurer les produits présentés et ne se veut ni une liste exhaustive de ce qui était présent ni même de ce que j’ai pu goûter (n’ayant pas noté à chaque fois).
D’ailleurs, ma dégustation Collector fera l’objet d’un autre billet qui va suivre.

En ce qui concerne le stand Rarities qui a brillé par son absence, il a fait des déçus au rang desquels se trouvait Vincent Thill, l’organisateur du salon, qui a appris le jeudi que la personne ne pourrait être présente à Spa suite à des soucis familiaux. Une perte pour le salon qui n’a en rien diminué la qualité de celui-ci.

 

Avant d’attaquer la première cuvée « Salon », un petit Neisson 52.5 histoire de préparer le palais. Cette canne bleue a une superbe longueur et me voilà dans les starting-blocks pour l’une des cuvée du salon.

neisson

La distillerie martiniquaise nous propose un rhum vieux single cask et brut de fût de presque 5 ans qui tape juste en dessous des 50 watts avec 49,2%,  présenté dans une belle carafe prestige (comme celle des cuvées du début des années ’90). Et Neisson ne fait pas défaut à sa réputation : il s’agit d’une belle claque pour un 4 ans (et 10 mois) d’âge. Le boisé est évidemment présent avec des notes vanillées au nez. Une belle bouche intense où le bois (note d’épicéa)  est présent sans s’imposer. On sent quelques notes épicées et d’orange confite en fin de bouche. Assez rond et d’une belle longueur, la finale n’est pas sèche malgré son jeune âge. Une très belle réussite.

newgrove

En ce qui concerne New Grove, on est sur un rhum de 2007 brut de fût & single cask également titrant à 52,7%. Son nez assez simple où le boisé du fût se fait sentir. La bouche est sur le piment doux et la réglisse avec un peu d’amertume. Je dois avouer que je n’en garde pas un souvenir impérissable.

Au-delà de ces deux cuvées, on retrouvait dans cette salle grandiose qu’est le théâtre du Casino de Spa pas moins d’une soixantaine de stands, avec l’apparition très remarquée de Savanna par laquelle je vais commencer un petit débrifieng des dégustations du weekend.

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Le Lontan 57 (stabilisé à … 57% of course), pâtissier et fruits exotiques au nez avant de se porter sur les olives noires et une fin de bouche légèrement sur le beurre.

Le HERR blanc 57 (envoyant 57 watt aussi) est quant à lui sur la fraise Tagada avec une pointe de menthol, presque de la gomme. En bouche, c’est toujours le côté bonbon qui ressort, un peu sur le chewing-gum. En deuxième bouche vient de la mirabelle. La finale est sèche et herbacée (fougère et thym).

Le blanc Intense (40%) a un nez sur le fruit exotique (ananas) et une bouche assez douce, presque sur le miel. On finit sur l’orange.

Le Métis (rhum traditionnel maturé stabilisé à 40%) a un nez qui me fait penser à l’ananas confit, une bouche assez douce aussi (avec quelques notes de vanille). Une belle révélation pour moi, surtout qu’il se prête à merveille en cocktail avec du sirop de Galabé : une tuerie!

Le 7 ans (43%) a un nez boisé avec une pointe d’épice (muscade). La bouche fait ressortir un peu de poivre et de vanille avec un crescendo dans les arômes, la fin de bouche ayant davantage de punch.

Le 8 ans Intense fini en fût de Xéres (46%) a un nez fruité et une bouche qui fait ressortir le bois (chêne) et du miel, c’est assez onctueux. Le finish ressort assez bien.

Le 10 ans Intense, finition HERR (50,8%), qui fait évidemment ressortir les arômes du High Ester de Savanna : citronelle, agrumes et bonbon. Beaucoup plus facile à dompter que le HERR, c’est un petit coup de coeur pour moi.

 

Un petit tour chez Longueteau où François présente la gamme traditionnelle qu’on ne présente plus : du VS au XO en passant par le VSOP et Grande Réserve, les vieux étaient accompagnés d’autant de blancs : les trois parcellaires (n°1, n°4 et n°9) sans oublier le Genesis et le fer de lance de la maison : le 62. Mais derrière toutes ces pépites se cache le nouvel ESB qui répond au doux nom de Prélude. Élevé dans des fûts neufs, il est proposé en avant-première avant une sortie officielle en 2018 (qui a dit Rhumfest? ^^). Le boisé est présent (chêne vif), des notes fumées au nez. L’alcool n’a pas encore été assagi, même si le chocolat pâtissier (chocolat amer) est assez présent. Une longueur assez surprenante pour un ESB. Un produit qui n’est pas encore le définitif, mais on sent la direction qu’il prend. Rendez-vous donc en 2018 pour le redéguster et aussi découvrir les quelques surprises que la maison guadeloupéenne nous prépare.

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Un petit tour du côté du stand Ferroni, situé juste à l’entrée de l’espace Collector.

Le Pur Jus, 56%, porté légèrement sur la sucrosité du miel possède des notes végétales. La bouche est très clairement sur la canne avec une pointe de poivre.

Le brut de fût Cuba (58,5%) est assez discret au nez et porté sur le caramel en bouche. Il reste cependant assez calme pour un rhum qui avoisine les 60%

Le brut de fût Trinidad (57,5%) possède en revanche une attaque vive. La bouche est intense et fait ressortir la réglisse et des notes herbacées.

Le dernier brut de fût est le Jamaïcain (63,4%) qui possède aussi une bouche très intense, avec du boisé et du piment et une belle longueur.

Au delà des rhums dégustés, je retiendrai aussi l’intarissable Guillaume Ferroni qui explique chacun de ses rhums avec force de détails sur leur maturation, les impacts des différents chais de vieillissement. Cela vaut vraiment la peine dans un salon de passer par chez lui et de l’écouter en dégustant ses breuvages.

 

toucan

Du côté de chez Toucan, on est toujours très bien accueilli aussi. Cat Arnold est toujours aussi enthousiaste pour son rhum de Guyane qu’on ne peut que se laisser emporter par son énergie. Le Blanc est bien connu, la canne fraiche est très présente. C’est un rhum gras en bouche qui doit cartonner en ti-punch!

Le n°4 de chez Toucan est vraiment bien réussi, avec des notes de sous-bois, une bouche douce et ronde. C’est un rhum plus complexe qu’il n’y paraît, avec une deuxième bouche plus relevée et surtout une belle longueur. Une réussite qui vient de recevoir une médaille d’or à Berlin, Bravo Cat !

 

clyde

Je finis ce petit aperçu par Dr Clyde, une distillerie belge, proposant un rhum distillé en Belgique à partir de panela (pain de vesou cuit, issu du commerce équitable).

Le Blanc (50%) est assez sirupeux au nez et très porté sur la mélasse. La bouche est assez molle avec de la rondeur mais une longueur un peu trop courte.

Le Vieux réduit (45%) (et pas l’ancien placard hein) possède une bouche un peu herbacée, avec du boisé, beaucoup de caramel et de la réglisse. La longueur est moyenne.

Le Vieux brut de fût (60%) possède une attaque vive de part ses watts. Les notes de caramels sont toujours présentes mais ne s’imposent plus. Le miel est là aussi, porté sur l’acacia. La longueur est assez intéressante, probablement grâce au punch de son degré.

Je partais sans grand enthousiasme découvrir cette gamme et je reviens mitigé : je suis surpris, m’attendant surtout à de la glycérine à outrance et à un produit sans aucune expression et je constate que c’est un produit qui peut évoluer. Affaire à suivre.

 

En tout cas, le salon est clairement une réussite. La cinquième édition se tiendra (si je ne me plante pas ^^) le 13 & 14 octobre 2018 et c’est déjà inscrit dans mon agenda! Un grand merci à toute l’équipe, que ce soit les bénévoles qui nous accueillent, qui nous guident, qui tiennent la boutique éphémère et ces mains invisibles qui préparent la salle et qui la nettoient une fois la folie rhumesque passée à l’organisateur Vincent Thill, ainsi qu’à tous les exposants pour ces deux jours au terme (sans H) desquels on repart avec plein de saveurs cannesques dans les papilles.

 

 

 

 

 

Événements

Rhumfest : réaction « brut de colonne » du dimanche

Deuxième jour au rhumfest et aujourd’hui, nous étions là tôt. Mais pas les premiers, car un compatriote nous avait devancé : Baba Raki. Ca fait toujours plaisir de mettre un visage sur un pseudo et on a pu discuter à trois pendant près d’une heure avant de rentrer.

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Avec le recul d’hier, nous sommes repassés par quelques stands déjà visités. Premier moment fort et première dégustation, l’Essentiel de Saint-James avec un produit très bien fini : fruits secs (noisettes), de la torréfaction et assez doux sur l’alcool au nez. La bouche prolonge bien le nez avec une belle longueur, de la gourmandise.

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Un petit crochet de ratrappage chez La Favorite pour un aperçu de ce que le 2009 peut donner en blend sans repos (Frank a pris trois fûts au hasard la veille de son départ pour le rhumfest). Et le résultat est détonant, il tranche avec ce que les 2008 proposent et c’est une véritable découverte très plaisante. C’est donc un produit qu’il faudra suivre lors de sa sortie!

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De belles découvertes pour moi chez Chamarel, une marque qu’il faudra suivre car malgré sa jeunesse, la gamme possède déjà quelques références qui me parlent.

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Neisson quant à elle est une distillerie dont la réputation la précède et je ne vais pas m’étendre sur les produits dégustés, au détail près que le 12 ans est à la hauteur de sa réputation et que le Profil 105 propose une découverte qui selon mon palais m’emmène sur des fruits.

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On a aussi pu profiter d’une séance de mixologie en présence de Stephen Martin qui nous a préparé son Ginger James. C’est de l’amour (ce sont ses propres mots). C’est vraiment un show au delà de la « simple préparation d’un cocktail ». Il parle du « savoir-boire français » avec une passion communicative. Un moment de bonheur.

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Au niveau des surprises, je vais rapidement citer le Don Papa Rare Cask qui tranche avec ses prédécesseurs, son goût est moins chimique. L’onctuosité n’est plus aussi perceptible, il a moins l’air d’être du « Tricatel ». La gamme de vieux chez Isautier est séduisante, avec un vrai trésor qui pourrait venir se déposer dans la hotte du Père Noël, il faudra surveiller cela.

Une belle découverte en masterclass avec monsieur Ferroni qui est vraiment un expérimentateur passionné dans les finishes. Intarissable, c’est dommage que le temps imparti est passé si vite, car je pense qu’il peut faire le buzz!

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Il y avait un peu moins de monde sur ce deuxième jour, en tout cas c’est ce que l’on a ressenti. Mais le succès de cette quatrième édition pour la partie « publique » était bien au rendez-vous, ce qui se comprend aisément vu la diversité imposante en terme de produits proposés. C’est vraiment un rendez-vous à ne pas manquer pour nous, amateurs de rhum, car au delà de la dégustation, on peut échanger avec les maîtres de chais, les propriétaires, les responsables de production qui permettent d’avoir un échange constructif sur ce qu’ils ont voulu faire découvrir via leurs produits.

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Événements

Rhumfest : réaction « brut de colonne » du samedi

Samedi 22 avril, début de la quatrième du Rhumfest de Paris. Intitulée « La route des arômes », cette véritable route des rhums nous permet de voyager aux quatre coins de la planète rhumesque.

Ce petit billet est une réaction à chaud sur ce que l’on a pu découvrir ce samedi. Ce sera bref, et peut-être un peu brouillon…

Tout d’abord, cette édition est clairement un succès au niveau de la fréquentation. Chaque pavillon accueillait un nombre impressionnant d’amateurs et il fallait être patient et parfois jouer des coudes pour atteindre le comptoir. Mais à chaque fois, on est accueilli avec le sourire pour partager un peu de cette passion.

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Lors de cette première journée, quelques produits nous ont marqué :
– chez Trois Rivières, l’Ambré Malt Finish & la cuvée Oman;
– chez Saint-James, l’Essentiel;
– chez HSE, le Ragtime, l’Imaginaire & le Marquis de Terme (oui, pour moi c’était nouveau ^^);
– chez JM, le 2004;
– chez Depaz, le Porto Finish & le 2003;
– la gamme de La Favorite;
– le nouveau Boco de chez Toucan;
– les A1710 avec leur quatre produits;
– les Damoiseaux 2009 (réduit et brut de fut)
– chez Bielle, le 2005;
– toute la gamme Savanna qui était présente (dont le Lontan blanc & le HERR);
– le Forsyths 2006  de chez Habitation Vélier;
– les Longueteau Genesis et parcellaire n°4;
– la Grande Réserve de Bologne.

Une nouveauté intéressante est l’atelier olfactif que l’on retrouve à côté de chez Longueteau. Équipés de lunettes qui nous aveuglent, on cherche à découvrir des arômes en les identifiant par leur odeur. L’expérience est déconcertante, les odeurs éveillant des souvenirs mais parfois, on a du mal à mettre des mots sur ce que l’on sent!

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Nous avons entrecoupé notre après-midi par une Masterclass sur l’art de la dégustation, présentée par Alexandre Vingtier et Cyrille Mald. On n’avait qu’une envie, les laisser parler tant on découvrait des techniques et tant ils maîtrisent leur sujet! (À revoir ICI)

 

 

Événements

Rhum Fest Paris 2017 : la route des arômes

Rhum Fest Paris_Route Aromes

Les 22, 23 et 24 avril auront lieu la grande messe rhumesque de Paris. Ce n’est « que » la quatrième édition, mais c’est un véritable événement attendu par la planète Rhum francophone et même européenne.

Diverses Masterclasses, un cours de dégustation et un bar à cocktail s’ajoutent à pas moins de 140 marques, distilleries et embouteilleurs venus faire découvrir leurs produits.

Nous serons sur place pour vous donner un aperçu de ce salon qui s’annonce déjà comme une réussite!

Événements

Belgian Rhum Festival : samedi…zait bien d’y aller

 

Comment parler de ce salon sans commencer par mentionner le faible taux de fréquentation. Ce n’était pas désert, mais on ne se bousculait clairement pas. Un manque de communication et un retard de publicité a malheureusement contribué à une trop faible visibilité de ce salon montois. En effet, le site web n’était pas disponible un mois avant l’événement et certains cavistes de la région n’étaient pas au courant de la tenue de celui-ci. Le dimanche fût, fort heureusement, plus mouvementé à l’exception des deux heures réservés aux pros.

Peu de gens sont donc venus, ce qui n’était pas plus mal pour les quelques visiteurs qui avaient fait le déplacement. Aucun souci pour prendre le temps de découvrir et de discuter avec les différents exposants qui étaient dès lors plus que disponibles, encore plus heureux que d’habitude de pouvoir présenter leurs produits.

 

Le seul autre salon que j’ai fait en Belgique étant celui de Spa (qui en était à sa troisième édition en 2016), ma base de référence est tronquée. On ne peut évidemment pas comparer leur organisation car Spa profite d’une expérience non négligeable (grâce au Whisky Live qu’ils organisent depuis de nombreuses années) alors que Mons partait d’une page blanche. Quelques erreurs de débutants, avec par exemple le retard considérables des Master Class combiné à une absence d’affichage du lieu de celle-ci. Une autre absence remarquée, les « crachoirs » se sont fait attendre pendant plus d’une heure, ce qui obligeait l’amateur de rhum à finir son verre…

Le cadre était original avec deux salles d’expositions du « Silo » : au sous-sol avec la salle des Tremies, où l’on pouvait déambuler parmi les exposants de La Maison du Rhum. Le cadre est assez saisissant avec ces « stalactites » de béton entre lesquelles les stands étaient disposés à intervalles réguliers.

Après cette visite des lieux, je me suis énormément attardé chez Montebello, avec le représentant de cette distillerie guadeloupéenne. J’ai pu y déguster deux blancs monovariétaux dont l’un est à « fermentation longue ». Une note de dégustation sommaire sera prochainement postée. Très disponible, Francis Lefaux répond aux questions, parle de ses produits avec passion et donne l’envie d’en savoir davantage sur cette petite distillerie. Le stand Dzama était assez bien fourni, mais pas de nouveauté pour le moment. Le détour chez Toucan inévitable et fut d’ailleurs ma première dégustation de cette après-midi, leur blanc étant vraiment très agréable et puis, Cat est toujours aussi joviale et intarissable sur ses excellents produits.

Nation était bien représenté aussi avec l’ensemble de la gamme standard, le nouveau Réunion (Savanna) agricole 7 ans était de la partie. Par contre, la rare collection avait fait l’impasse (Hampden ou Savanna). Chamarel était aussi bien fourni avec une sérieuse gamme de liqueur et leur 3 vieux (VS, VSOP et XO).

Une autre nouveauté est un embouteillage belge : Carabela Club. Un Ron de République Dominicaine importé par deux jeunes de la région de Mons. Leur gamme présente 9 références ma préférence va au Gran Anejo (12ans) et au Reserva Familiar (millésime 1999).

Les autres proposaient essentiellement des rons (Diplomatico, Arcane, Abuelo, …) qui ne m’intéressaient pas énormément (je préférais préserver mon palais des arômes de mélasse, ayant une Master Class Longueteau de prévue).

À l’étage, le rhum agricole était représenté en force : Trois Rivières, Clément, J.M. et Longueteau proposaient un bel éventail de leur gamme. Le reste de l’agricole consistait en une paire de références pour La Mauny et Karukera. La bouteille carrée (Saint James) était absente, du coup le dernier XO l’Essentiel sera pour le Rhum Fest Paris. Le stand HSE ne proposait que trois références et les deux principales nouveautés (Finition du monde Marquis de Terme et ESB Federica Matta) ne furent pas de la partie.

La Compagnie des Indes était aussi bien en place avec un beau stand que je n’ai malheureusement pas pu prendre le temps de visiter. Le stand Vélier, tenu par la toujours très souriante représentante, proposait les désormais classiques clairins et 2 Habitation Vélier.

Ce que je retiendrai de ma visite à l’étage est le stand Longueteau, où François Longueteau était éloquent avant même que la Master Class ne commence. On pouvait y découvrir une réelle petite pépite : la cuvée parcellaire n°4. C’est la première parcellaire 100% canne bleue à sortir sous l’étiquette Longueteau. J’y reviendrai dans le billet sur la Master Class. Un petit peu déçu du fait que la maison représentant Trois Rivières ait décidé de placer en dégustation payante toutes leurs références  (même la cuvée de l’Océan)  – comme beaucoup d’autres maisons – mais cela est un autre débat.

La salle à l’étage, bien plus aérée, est davantage adaptée à la tenue de cet événement alors que les Trémies, en dehors d’une architecture incroyable et très peu particulière, aurait été davantage problématique si ce Belgian Rhum Festival avait attiré plus de monde. J’espère que les organisateurs sauront tirer profit de cette première expérience. Ce n’est pas un sans faute, mais ce n’est pas un coup dans l’eau non plus, loin s’en faut. Je salue leur courage et leur investissement, grâce à eux j’ai pu découvrir de nouveaux horizons dans un cadre atypique et je leur souhaite un maximum de succès l’année prochaine. Je serai au rendez-vous !

Événements

Belgian Rhum FESTIVAL 2017 : c’est ce weekend!

C’est ce weekend qu’aura lieu le premier Belgian Rhum Festival dans le cadre du PASS de Frameries. Ce 25 et 26 mars, cinquante-six marques se sont données près de Mons, sur le site de l’ancien charbonnage réhabilité en parc de découvertes scientifiques. En en parlant de découvertes, c’en sera une car c’est une première édition et il y a peu d’informations, hormis les exposants et le principe de dégustations gratuites pour la majorité des rhums. On apprend de leur site que différentes Masterclass sont proposées, avec des marques dont le nom n’est pas inconnus des amateurs de ce spiritueux : Diplomatico, Millonario, Longueteau, New Groove et La Compagnie des Indes pour ne citer qu’eux seront de la partie.

Nous publierons évidemment un billet ce que l’on a pu découvrir lors de cette première édition, avec photos et notes de dégustations!

 

Plus d’infos : http://belgianrhumfestival.be/

Dégustations, Dégustations Croisées

Triple navigation sur Trois Rivières

 

Dégustation croisée n°1

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Line-up :

Trois Rivières VSOP, Trois Rivières 5 ans et Trois Rivières 2006 Cask Strength

C’est un samedi soir du mois de novembre 2016 qui a vu notre idée d’un blog de dégustation passer du projet à la réalité. Notre première dégustation croisée nous emmène en Martinique, redécouvrir trois produits que nous connaissons déjà.

Trois Rivières VSOP

Matière Première : Vésou
Distillation : colonne créole
Titrage en alcool : 40°

Commençons par le VSOP, dont la robe ambrée brille dans le verre. Les jambes fines et légères descendent lentement sur le verre, promesse d’un rhum plutôt sec, sans graisse.

Au nez, on retrouve quelques épices avec la muscade en avant plan. Le boisé est présent, avec une touche de vanillé. On retrouve ces sensations en bouche, avec un alcool qui se fait légèrement sentir sur la langue mais qui est assez rond. Le poivre, la muscade avec semble-t-il des pointes de fruits secs (noix ?).

La finale est moyenne et le boisé l’assèche alors que s’envolent les dernières notes épicées.

Trois Rivières 5 ans

Matière Première : Vésou
Distillation : colonne créole
Titrage en alcool : 40°

Le 5 ans nous attend sagement. Il s’est paré d’une robe ambrée, comme son cadet, dont les reflets sont davantage cuivrés. Des jambes toujours fines, légères, qui collent légèrement au verre.

Le nez reste boisé et épicé, un tantinet plus doux que le VSOP (la vanille semble être un peu plus présente). En bouche, il est moins sur la sensation d’alcool que son petit frère, mieux équilibré avec des notes végétales au-delà du bois qui nous avait chatouillé les narines.

C’est d’ailleurs le boisé qui nous accompagne lors de la finale, plus longue mais toujours sèche.

Trois Rivières 2006 Cask Strength

Matière Première : Vésou
Distillation : colonne créole
Titrage en alcool : 55,6°
Particularité : Fût L23

Il est temps de se diriger vers le Cask Strength qui s’est aéré pendant les dix minutes précédentes. C’est un tout autre produit et la robe oscille entre le cuivre et l’acajou. Les jambes sont fines, presque perlées, et descendent avec lenteur, comme pour nous inviter à prendre notre temps pour le savourer.

Les épices, les agrumes et le caramel sont bien intégrés au boisé que l’on respire. On a un véritable bouquet olfactif qui nous pousse à le sentir plusieurs fois pour l’identifier, comme s’il préparait le terrain pour la suite. En bouche, l’alcool prend le pas pour une explosion de saveurs. Il est complexe, le boisé est toujours bien présent, comme un plateau sur lequel on découvre les épices, du caramel, quelques notes de café. Une pointe de cacao amer et de tabac poivré effleure nos papilles.

La finale est savoureuse, persistante. Sans être grasse, elle n’assèche pas la gorge mais permet de renforcer le nez quand on replonge nos narines dans notre verre. Il gagne à s’oxygéner un bon quart d’heure avant de le déguster.

En bref :

La maison 3 Rivières propose avec le VSOP et le 5 ans une belle entrée dans le monde des rhums martiniquais. Le rapport qualité/prix est indéniable, avec une légère préférence pour le 5 ans qui semblent être mieux achevé.

Le Cask Strength ne joue pas dans la même catégorie : il en impose avec ces 55,6° sans venir brûler le nez ou le palais. C’est un produit fini bien maîtrisé, qui permet de découvrir la « patte 3 Rivière » avec une dimension supplémentaire que ce que nous permettent les deux premières bouteilles.