Dégustations Chez Antoine

Dégustation Privée « Le Goût du Bonheur » N°2

Quelques semaines après notre première soirée dégustation, nous re-voilà pour une nouvelle séance. Nous sommes cette fois encore plus nombreux, et je pense que nous avons atteint le maximum possible de participants pour une session.

Comme toujours, notre hôte nous reçoit chaleureusement et, à peine les 2-3 premières personnes présentes, l’ambiance est à la bonne humeur et au partage. Les dernières expériences, dégustations, informations et petites fioles fusent de tous les côtés ; le tout embaumé d’agréables effluves de rhum.

Une fois tous les participants présents, l’heure est à l’organisation de l’énorme (aussi bien en nombre de bouteilles qu’à la qualité de celles-ci) line up.  Nous n’avions en effet pas moins de 13 références à déguster lors de cette soirée. D’un certain point de vue, nous avons fait honneur aux 70 ans Velier, au vu du nombre de ses références présentes.

Afin de rester cohérents, nous avons regroupé les références du jour en 4 groupes : Les Neisson millésimés (3 références), les RhumRhum Libération (2 références), Les Foursquare et Barbade (4 références), et les hors catégories (3 références).

Les Neisson

Commençons cette soirée avec de l’agricole, et pas n’importe lequel, celui de la plus petite distillerie martiniquaise : Neisson. Pour ce groupe, nous avons eu droit aux millésimes 2004 (LMDW), 2005 étiquette rayée et 2005 étiquette blanche.

Les trois versions ont une robe assez similaire sur le doré et cuivré. Au nez, le 2004 est fruité (coco), avec des notes de cacao, un léger boisé avec une petite amertume (gentiane). La bouche est vive, sur la canne, poudrée (chêne neuf), une note de réglisse et de fruits jaunes (pomme, poire). La finale est longue avec une note boisée, réglissée et une pointe de muscade.

Le 2005 Rayé a un nez plus timide sur les mêmes tonalités, avec un fruité plus sur la pomme. La bouche est plus fine, on retrouve le cacao et la réglisse mais également des agrumes ainsi qu’un soupçon de piment. La finale est quant à elle plus mentholée.

Passons au 2005 étiquette blanche ; au nez nous retrouvons presque l’identique que la version rayée avec, en plus, des fruits secs et une présence d’agrumes accentuée. La bouche et la finale sont plus sur le boisé et les agrumes, plus vives moins fines et complexes que la version rayée.

Les Libération

Restons toujours sur du vesou mais cette fois-ci de Marie Galante et les fameux RhumRhum Libération. Fruits du travail conjoint de Mr Gargano et Maître Capovilla dans le domaine de Bielle. Pour ce groupe, nous avons le Libération 2010 et le Libération 2012 Full Proof à déguster.

Teneur en alcool oblige, nous avons démarré par la version 2010. Un nez assez terreux avec de la résine, du cacao, de la craie et du fruité assez original pour un rhum de vesou. La bouche est fruitée, très ronde, avec une finale douce, fruitée et fraîche.

Sa grande sœur, la version 2012, est totalement différente (notez que nous avons dégusté la version intégrale à 59,8%). Au nez c’est la poudre à canon et la réglisse qui dominent ; viennent ensuite les agrumes et le gingembre. La bouche est évidemment moins ronde que le 2010 mais toujours aussi présente sur les fruits (agrumes et sherry). Le souffre et la réglisse du nez viennent compléter l’ensemble. La finale est extrêmement longue et fruitée.

Les Foursquare et Barbade

Comme c’est le sujet du moment sur la plupart des forums, nous ne pouvions passer à côté d’une série de dégustation Foursquare. Avec pour ce groupe : Rabbie’s Rhum, Foursquare 2006 Velier, Foursquare Triptych Velier et Foursquare 10ans Blackadder.

Le Rabbie’s Rhum est un single barrel de la Barbade (West Indies) de 16 ans d’âge titrant à 57,6%.  Le nez est assez déroutant ; on retrouve principalement des céréales et un léger tourbé. Sans voir la bouteille nous étions plusieurs ne pas penser à un rhum mais à un whisky. A côté de ces arômes viennent un fruité et une petite minéralité. La bouche suit le nez avec toujours les céréales, un coté fumé et fruits très murs (banane) à la manière de certains jamaïcains.

Viennent ensuite les 2 Foursquare Velier. Comme précédemment, nous commençons par le Triptych au vu de la différence du degré d’alcool. La bouche est très ronde, le fût de madère y est clairement pour quelque chose. Les fruits rouges et un côté végétal se font sentir. Le tout est bien équilibré. La version 2006 est plus exubérante avec un côté plus pâtissier, un fruité (banane) et plus de peps.

Nous terminons cette série avec le Blackadder Foursquare 11ans 2004 à 62%, un nez assez rond de la mélasse pâtissière, un nez vraiment prometteur. En bouche, on retrouve un rhum très bien fait, assez vif en première bouche, des marqueurs typiques de la Barbade, épicés et complexes. La finale est longue et assez sèche et nous attire à y replonger nos papilles.

Les Hors catégorie

Après ces 9 première dégustations, nous étions déjà bien, mais c’était sans compter la venue de superbes références gracieusement partagées par leur propriétaire. Commençons la série par le Damoiseau 1980 (version damoiseau) à 60.8%.

Ce rhum est vraiment déroutant, produit à base de mélasse et de vesou. Nous retrouvons ces 2 marqueurs directement au nez, la canne fraiche et de la mélasse caramélisée, le tout suivi d’une petite pointe d’amertume. En bouche, l’alcool est bien présent mais se fait rapidement oublier. C’est très fruité (compotée et fruits jaunes), fruits à coques avec une fin de bouche sèche et une petite astringence. La finale reste sur les fruits avec une touche mentholée.

Pour continuer dans la lignée des Velier, le suivant nous vient tout droit de Mr Gargano et du Demerara : Le Enmore 1995. Le nez est étonnamment doux, sur la mélasse, un petit côté hydrocarbure. La bouche est ronde, sur les épices, beurre de cacao, orange amère avec une petite pointe salée et d’acidité. L’alcool est superbement intégré. La finale est évidemment très longue

Le dernier monstre de notre soirée nous vient aussi d’Italie : le Hampden Wild Parrot de Stefano Cremaschi. Le nez est fabuleux, très aromatique sur les marqueurs typiques Hampden. La bouche est superbe avec un fruité exotique (ananas, banane), un peu épicé (cumin, curry) ainsi qu’un léger tourbé.

Voilà qui termine cette superbe soirée, en plus des notes ci-dessus, c’est surtout l’ambiance et l’échange avec des passionnés qui nous a ravis une fois de plus. Promis, on se retrouve après les vacances 😉